Depuis quelques semaines, un phénomène inattendu a lieu à San Francisco : de nombreux touristes se pressent pour visiter la ville californienne dans l’espoir de voyager à bord d’une voiture autonome Waymo ou Cruise.

Cela fait moins de deux mois que les deux entreprises ont obtenu l’autorisation des autorités pour opérer leurs robotaxis 24/24 et proposer des courses au grand public. Le succès semble être au rendez-vous : depuis, il faut attendre plusieurs mois pour avoir le droit d’effectuer une course en voiture autonome. Beaucoup de visiteurs viennent même de loin pour pouvoir faire l’expérience de ce nouveau mode de transport, comme l’a constaté le journal en ligne SF Gate.

C’est le cas par exemple de Melissa Hurtado, qui est venue de New York pour essayer un véhicule autonome Cruise. Elle a obtenu le précieux sésame pour effectuer une course grâce à son cousin, qui travaille chez cette filiale de General Motors.

« C’était sur ma liste de choses à essayer », a-t-elle déclaré. « J’ai vu les tramways, mais le but était de faire un trajet en robotaxi. C’est une expérience que vous ne pouvez vivre nulle part ailleurs. Je n’arrête pas de répéter à mes amis que cela n’arriverait jamais à New York ».

L’expérience semble très enthousiasmante pour la plupart de ces nouveaux touristes. « Ce qui est intéressant et fou, c’est que lorsque je suis là-bas et que je fais du vélo ou que je cours, je sais que les véhicules autonomes me détecteront », a déclaré Amar Khan, un autre new-yorkais en visite. « Je ne suis pas sûr que les autres conducteurs me repèrent. Si vous marchez à New York, vous pouvez vous faire aplatir comme une crêpe, même en passant au feu vert. Cela donne le sentiment que marcher à San Francisco est très sûr ».

De nombreux visiteurs partagent d’ailleurs leur expérience sur Twitter et TikTok, le plus souvent en accompagnant leurs vidéos de commentaires dithyrambiques.

Ce qui retient le plus souvent l’attention des touristes qui voyagent en robotaxi, c’est l’apparente facilité avec laquelle les voitures Waymo et Cruise circulent en mode 100% autonome, sans aucun conducteur au volant. Les visiteurs mentionnent aussi très souvent un grand sentiment de sécurité, parfois supérieur à celui ressenti à bord d’une voiture conduite par un humain.

Ces touristes ont sans doute raison : une étude a prouvé que les voitures autonomes de Waymo étaient plus sûres que celles conduites par des humains. Elles provoquent effet moins d’accidents et causent moins de blessés que les voitures normales, bien qu’elles aient parcouru des millions de kilomètres cumulés en mode autonome depuis quelques années.

Cette nouvelle forme de tourisme encouragera sans doute Waymo et Cruise à poursuivre leurs efforts pour étendre leur service de voiture autonome. Elle confortera également l’état de Californie dans sa décision d’autoriser les courses en robotaxi 24h/24, décision qui avait été largement critiquée en raison des embouteillages que causent parfois ces véhicules.

La ville de San Francisco pourrait également profiter d’un regain d’intérêt bienvenu : en effet, elle subit les conséquences d’une insécurité grandissante, ce qui a fait fuir de nombreux habitants et dissuadé les touristes de venir visiter la cité du Golden Gate. Grâce à Waymo et Cruise, la tendance pourrait s’inverser, et la ville pourrait retrouver l’attrait dont elle jouissait lors de l’apogée de la Silicon Valley.

Honda vient de dévoiler un véhicule qui devrait enfin propulser la marque au premier plan de l’automobile électrique mondiale. Il s’agit du Honda Prologue, son premier SUV électrique. Les ventes débuteront en 2024.

Comme d’autres marques japonaises, Honda était pour l’instant en retard dans l’électrique. A l’instar de Toyota, elle avait produit très tôt quelques modèles hybrides, mais n’avait pas réussi à imposer ce mode de propulsion et avait ensuite peu investi dans le véhicule 100% électrique.

La marque s’était pourtant illustrée avec sa citadine Honda E, qui avait été élue voiture de l’année 2020 en Allemagne, et s’était relativement bien vendue grâce à un design avant-gardiste et minimaliste. Elle l’avait cependant produite en très petites quantités.

Avec le SUV Prologue, Honda compte cette fois-ci entrer dans la cour des grands. La marque compte rattraper son retard et atteindre 2 millions de ventes de véhicules électriques d’ici 2030, un objectif ambitieux qui ferait d’elle un constructeur de premier rang.

Architecture, autonomie et prix du Honda Prologue

Le Honda Prologue sera construit sur la base d’une architecture GM Ultium. Cette plateforme électrique est le fruit des investissements récents de General Motors, et sera également utilisée pour d’autres modèles du groupe américain : les SUV Blazer et Equinox et le pick-up Silverado.

Une fois de plus, Honda a choisi un design simple et moderne qui plaira sans doute au plus grand nombre. Le Prologue sera proposé dans une version traction et dans une version dual motor à 4 roues motrices.

Le SUV sera équipé d’une batterie lithium-ion de 85 kWh, ce qui lui donnera une autonomie de 480 km dans sa version à un seul moteur. Il pourra être rechargé en recharge rapide avec une puissance de 155 kW, ce qui lui permettra de regagner plus de 100 km d’autonomie en 10 minutes.

L’autonomie de la version dual motor n’est pas connue pour l’instant.

Le prix du Honda Prologue n’a pas été dévoilé, mais il est estimé entre 45 000 et 50 000 $ en Amérique du Nord, soit entre 42 000 et 47 000 €.

3 finitions seront proposées

Le Honda Prologue possèdera 3 finitions : EX et Touring, pour lesquelles il faudra choisir entre un et deux moteurs, et la finition Elite, qui sera équipée par défaut de deux moteurs.

Même la version EX, la plus basique, sera très bien équipée : siège avant chauffants, réglage électrique du siège conducteur, et un chargeur de portable sans fil seront de série. Le système d’infotainment sera confié à Google, un gage d’efficacité et d’ergonomie.

La version Touring sera équipée de sièges en cuir et d’un système audio Bose comprenant 12 haut-parleurs.

La version Elite, quant à elle, inclura des jantes alliage de 21 pouces et des sièges avant climatisés.

Début des ventes en 2024

Les ventes du Honda Prologue débuteront début 2024, à une date qui n’a toutefois pas été précisée. Les commandes seront ouvertes dès fin 2023 Malheureusement, le SUV électrique sera pour l’instant réservé à l’Amérique du Nord.

On ne sait pas pour l’instant si le Prologue arrivera un jour en Europe. La Honda e, le seul autre véhicule 100% électrique de Honda, avait été vendue en France. Il est donc possible que le Prologue soit vendu dans notre pays un peu plus tard.

L’année dernière, Hyundai avait dévoilé un concept-car à hydrogène, le N Vision 74 concept, qui avait fait sensation grâce à son design très réussi. Pourrait-il bientôt entrer en production sous la forme d’un coupé électrique sportif ?

Des participants à un forum en ligne ont remarqué que Hyundai venait de déposer la marque N74 en Europe, ce qui pourrait rendre cette hypothèse crédible. En effet, depuis que le concept-car a été dévoilé, de nombreux fans de la marque appellent à ce qu’un modèle de production voie le jour, tant celui-ci a attiré l’attention.

La marque coréenne avait à l’origine démenti qu’elle souhaitait sortir une voiture basée sur ce concept-car. Mais elle pourrait avoir changé d’avis. D’ ailleurs, l’année dernière, le vice-président de la division sportive d’Hyundai Till Wartenberg avait déclaré : « mon souhait personnel serait de produire ce véhicule ».

Si la sortie d’un coupé sportif N74 se précisait, il serait cependant peu probable qu’il soit propulsé par une pile à combustible à hydrogène comme c’était le cas pour le concept-car. En effet, cette technologie est très peu utilisée par les constructeurs, car elle est encore peu mature et le réseau de distribution d’hydrogène est peu développé.

La Hyundai N74 pourrait sortir en 2024

Cependant, Hyundai pourrait facilement adapter cette voiture pour la rendre électrique, d’autant que la marque avait rencontré un grand succès avec ses précédents modèles électriques Ioniq 5 et 6. Les premières Ioniq 6 qui avaient été mises en vente en Europe avaient d’ailleurs toutes trouvé preneur en moins de 24h !

De plus, sortir un coupé électrique aurait du sens pour Hyundai, car cette voiture pourrait rendre hommage à la Pony Coupe, qui avait connu un succès planétaire en 1974, et dont le concept N vision 74 s’inspire largement. C’est d’ailleurs l’origine de son nom. Hyundai pourrait donc dévoiler un éventuel nouveau modèle à l’occasion des 50 ans de la Pony Coupe, en 2024.

Un designer indépendant, Brian Kim, a même imaginé à quoi pourrait ressembler la N74 si elle était produite en hommage à la Pony Coupe : reconnaissons que le résultat est assez réussi, et espérons que Hyundai s’en inspire.

En attendant, les automobilistes intéressés par ce type de véhicule pourront se rabattre sur la Ioniq 5N, une version surmotorisée de la Ioniq 5. Cette voiture est déjà officialisée, et sa sortie est prévue en 2024.

Le constructeur vietnamien de voitures électriques VinFast vient de publier ses résultats du 2ème trimestre 2023. Même si le chiffre d’affaires et les livraisons sont en hausse, les pertes restent abyssales, ce qui remet en question la valeur très élevée du titre en bourse.

Commençons par les points positifs de cette publication : les livraisons de voitures ont augmenté de plus de 436% par rapport au premier trimestre. VinFast en a livré 9535 entre Avril et Mai, ce qui porte son total pour l’année à 11 315 véhicules. Ce chiffre reste modeste, mais il montre que le constructeur a su augmenter efficacement les cadences de production.

Les ventes totales s’élèvent à 314 millions de dollars, soit une énorme augmentation de 387% par rapport au premier trimestre.

VinFast a également livré 10 182 trottinettes électriques, un chiffre en augmentation de 4%. Cela ne contribue malheureusement que très légèrement à son bilan total, qui repose majoritairement sur les voitures.

Les pertes de VinFast restent monumentales

C’est par contre au niveau du bilan opérationnel que le bât blesse : VinFast est toujours très loin de la rentabilité. Ses marges brutes sont de -34%, c’est-à-dire que pour chaque voiture produite, il perd l’équivalent de 34% du prix de la voiture, avant même d’avoir déduit les coûts de fonctionnement de l’entreprise.

Certes, VinFast fait mieux qu’au premier trimestre, où la marge brute était de -73%. Mais il faudra faire beaucoup mieux pour espérer atteindre un jour un bilan positif.

Sur le deuxième trimestre, VinFast subit donc logiquement une perte brute de 526 millions de dollars. Ce chiffre est tout simplement abyssal, si bien que l’entreprise n’avait plus que 67 millions de dollars à la fin du trimestre.

VinFast peut heureusement compter sur l’introduction en bourse qu’elle vient de mener à bien pour renflouer sa trésorerie. Cela va lui permettre de tenir pendant de nombreux mois, voire années : en effet, l’opération a été un tel succès que le groupe valait à un moment donné plus de 215 milliards de dollars !

Depuis, la bulle s’est fortement dégonflée, puisque VinFast n’est maintenant plus valorisée qu’à 38 milliards. Mais cela reste cependant supérieur à ses rivaux Rivian (23 milliards) et Lucid (13 milliards).

VinFast paraît donc toujours largement surévaluée au vu de ces chiffres : il est donc fort possible que la dégringolade en bourse se poursuive.

VinFast prévoit toujours de se développer en Europe

Le PDG de l’entreprise reste cependant optimiste : « nous devrions être bénéficiaires d’ici les deux prochaines années », a-t-il déclaré. VinFast prévoit également de livrer ses 3000 premières voitures électriques VF8 en Europe cette année. Il en a déjà livré 3000 aux Etats-Unis.

Soulignons enfin que l’entreprise vietnamienne a fait parler d’elle ces derniers jours : d’après un dossier publié auprès du gendarme boursier américain, la plupart des voitures électriques qu’elle a vendues récemment auraient été vendues à… VinFast elle-même. Une pratique certes légale, mais qui n’augure rien de bon quant à la demande rencontrée par ses véhicules.

Le Cybertruck n’en a pas l’air avec ses formes imposantes, et pourtant, il pourrait battre tous les records d’accélération pour un 4×4. Dans une nouvelle vidéo, on l’aperçoit en pleine accélération, et il semble passer de 0 à 100 km/h en 4 secondes.

C’est un utilisateur de X (ex-twitter), qui a publié la vidéo filmée depuis un drone : on peut y voir le Cybertruck effectuer des essais d’accélération sur le circuit de Tesla à Fremont, juste à côté de la gigafactory où il est assemblé.

On voit tout de suite que l’accélération est impressionnante, surtout étant donné la taille et la masse imposante du pick-up électrique. On était habitués à de telles performances sur les voitures précédentes de Tesla, mais pas sur des 4×4 de la taille du Cybertruck, dont la masse est estimée entre 3 et 4 tonnes par les experts.

Il est possible de mesurer sur Google Maps la distance parcourue lors des 4 premières secondes : on trouve une distance d’un peu moins de 100 mètres entre les deux premières flèches que l’on peut voir sur le circuit.

Le Cybertruck accélérerait aussi bien qu’une Porsche 911

Un rapide calcul nous permet d’en déduire l’accélération : 6,25 m/s². Cela donne un 0 à 100 km/h expédié en à peine plus de 4 secondes, soit la même performance qu’une Porsche 911. C’est également mieux que la Tesla Model 3 dans ses versions Propulsion et Grande autonomie, qui passent le 0 à 100 km/h en respectivement 6,1 et 4,4 secondes.

Voilà qui relancera l’enthousiasme des futurs clients du Cybertruck, qui se fait quelque peu attendre : Tesla l’avait annoncé pour la fin du troisième trimestre 2023, soit fin septembre. Il est fort probable que la sortie du pick-up électrique prenne du retard, car la date de la cérémonie de livraison n’a pas encore été annoncée.

Si les attentes des fans de Tesla et des clients ayant précommandé le Cybertruck sont au plus haut, le véhicule pourrait également être un succès mémorable pour Tesla : il aurait déjà reçu plus de 2 millions de commandes.

Voilà qui va faire le bonheur des constructeurs chinois. Le gouvernement vient de dévoiler la méthode de calcul du nouveau bonus écologique qui entrera en vigueur en 2024, et celui-ci ne semble finalement pas cibler les voitures électriques chinoises.

Bruno Le Maire l’avait annoncé en juillet dernier lorsqu’il avait présenté ce nouveau bonus écologique : les voitures seront classées en fonction de leurs émissions de carbone totales, y compris celles issues de leur fabrication.

De nombreux observateurs pensaient alors que ce nouveau calcul permettrait au gouvernement d’établir une forme de protectionnisme et de cibler les voitures électriques chinoises, qui opposent une concurrence de plus en plus féroce aux constructeurs européens. Or, cela ne semble finalement pas être le cas.

On connaît depuis aujourd’hui le détail exact de la méthode de calcul. Le gouvernement a publié un texte très technique de 14 pages, dans lequel de nombreuses équations expliquent comment l’empreinte carbone d’une voiture sera déterminée.

L’empreinte carbone officielle d’une voiture sera la somme de 6 paramètres :

  • L’empreinte carbone des métaux ferreux utilisés dans la fabrication, hors batterie
  • L’empreinte carbone de l’aluminium, hors batterie
  • L’empreinte carbone des autres matériaux
  • L’empreinte carbone liée à la fabrication de la batterie
  • l’empreinte carbone liée à l’énergie nécessaire aux transformations intermédiaires et à l’assemblage de la voiture
  • L’empreinte carbone liée au transport de la voiture depuis son site d’assemblage jusqu’à son lieu de distribution en France.

Cette nouvelle méthode de calcul du bonus est-elle une usine à gaz ?

Ce dossier sera sans doute un véritable casse-tête pour les entreprises automobiles, car elles devront faire le bilan de la moindre émissions liée à chaque voiture produite. Les constructeurs devront déposer pour chaque version de voiture un dossier extrêmement détaillé, dans lequel ils fourniront au gouvernement les données d’émissions de CO2 pour chacun de ces aspects.

Ces empreintes carbone seront également très difficiles à vérifier pour le gouvernement français : comment savoir si les émissions que déclare un constructeur pour la fabrication d’une pièce particulière ont été correctement mesurées ? Voilà qui ouvrira la porte à de potentielles fraudes.

Et ne parlons pas de l’empreinte carbone due à la fabrication des métaux : pour l’instant, les constructeurs ignorent totalement combien de CO2 émet la fabrication des métaux qu’ils utilisent, puisque ceux-ci sont produits par des entreprises différentes.

Les voitures électriques chinoises ne seront que peu défavorisées

Mais ce qui interpelle surtout, c’est que le score d’une voiture ne sera basé que sur son bilan carbone. Ce qui remet en cause la théorie selon laquelle le gouvernement viserait les voitures électriques chinoises.

En effet, sur les 5 premiers paramètres du calcul, on voit mal comment un constructeur européen pourrait se démarquer de ses concurrents chinois : les méthodes de fabrication des métaux et des matériaux suivent à peu près les mêmes processus partout dans le monde, et les voitures construites en Europe sont de toute façon très souvent produites à partir de matériaux en provenance de Chine ou d’autres pays à l’énergie très carbonée.

C’est donc sur le dernier paramètre, les émissions liées au transport, que les constructeurs pourront se démarquer. Mais la différence sera très faible : le bilan carbone de la fabrication d’une voiture électrique est d’environ 14 tonnes de CO2, en incluant les métaux et la batterie.

Or le bilan carbone pour le transport d’une voiture de la Chine à la France est bien plus faible : le transport maritime émet environ 12 g de CO2 par tonne et par kilomètre, ce qui donne des émissions de seulement 264 kg de CO2 pour transporter une voiture sur les 11 000 kilomètres qui séparent Shanghai de Paris, par exemple.

Ce nouveau bonus écologique ne semble donc pas défavoriser particulièrement les voitures électriques chinoises à l’heure actuelle. Cependant, attendons de connaître les scores officiels des différents modèles avant de tirer des conclusions.

Leur calcul sera-t-il explicité ou restera-t-il opaque, permettant d’instaurer tout de même une forme de protectionnisme ? La réponse arrivera d’ici le 1er Janvier 2024, date d’entrée en vigueur du nouveau bonus.

Retenez bien le nom de Zeekr : cette marque chinoise pourrait bientôt s’imposer dans notre paysage automobile. Le constructeur a fait partir pour l’Europe sa première cargaison de SUV électriques Zeekr X, et ils devraient bientôt être mis en vente aux Pays-Bas et en Suède.

Il y a un mois, Zeekr avait déjà envoyé en Europe une cargaison de voitures électriques Zeekr 001, pour commencer à implanter la marque sur le continent. C’est Geely, le constructeur chinois, qui est derrière ces manœuvres : il souhaite concurrencer les constructeurs européens sur leur propre terrain, comme le font déjà les chinois MG et BYD, et le vietnamien VinFast.

Le constructeur a posté sur son compte Weibo une vidéo montrant la fabrication des Zeekr X et leur chargement sur un cargo en direction de l’Europe.

Les livraisons de Zeekr X devraient commencer d’ici la fin de l’année, et coïncideront avec l’ouverture de concessions automobiles de la marque aux Pays-Bas et en Suède. Le constructeur a déjà annoncé qu’il souhaitait s’implanter dans 6 pays européens d’ici 2024. Il n’a cependant pas dévoilé de quels pays il s’agissait.

Le Zeekr X est le cousin du petit SUV électrique Volvo EX30 : il est produit à partir de la même plateforme SEA (Sustainable Experience Architecture), qui est développée par Geely.

Les spécifications du Zeekr X

Le SUV est proposé dans deux versions :

  • la version Long Range, qui dispose d’une autonomie de WLTP de 445 km, au prix de 44 990 €.
  • la version Privilege AWD, avec 4 roues motrices, d’une autonomie WLTP de 425 km, au prix de 49 490 €.

Les deux versions sont alimentées par une batterie Nickel-Manganèse-Cobalt (NMC) de 66 kWh

Le Zeekr X est donc légèrement plus cher que le Volvo EX30, mais dispose de bien plus d’autonomie dans sa version de base : en effet, l’EX30 est proposé à partir de 37 500 € pour une autonomie de 344 km.

Le lancement du Zeekr X en europe contribue à l’offensive chinoise

Les prix européens du Zeekr X sont par contre bien plus élevés qu’en Chine : le SUV électrique débute là-bas à 189 800 Yuans, soit 24 300 €. Si le constructeur parvient à écouler ses véhicules en Europe, nul doute que ses marges seront élevées, même s’il faut prendre en compte les coûts de transport et de marketing associés.

Voilà qui va encore renforcer la présence de Geely en Europe : en plus de Zeekr et de Volvo, le groupe possède également les marques Polestar et Lotus.

En France, le développement de Zeekr pourrait néanmoins être freiné par l’arrivée du nouveau bonus écologique, qui est en cours d’élaboration par le gouvernement. Les coûts de transports et les émissions totales de CO2 issues de la fabrication du véhicule seront désormais prises en compte, ce qui pourrait limiter l’éligibilité des voitures chinoises au bonus, et donc faire augmenter leurs prix.

Volkswagen va fermer son usine de Dresde après 20 ans de production, dans le but de réduire ses coûts. Il s’agit d’une preuve supplémentaire que l’entreprise connaît actuellement des difficultés, notamment pour vendre ses voitures électriques.

L’information a été révélée par Automobilwoche, un site allemand reconnu pour son expertise dans l’industrie automobile, et qui est proche de sources internes à Volkswagen.

En 2022, l’usine avait produit 6500 voitures électriques ID.3. Le site emploie plus de 300 personnes, qui seront transférées sur d’autres sites de Volkswagen, notamment l’usine de Zwickau.

Même si les volumes de production du site de Dresde étaient relativement faibles comparées à d’autres usines de Volkswagen, la décision de le fermer est hautement symbolique. En effet, cette usine avait initialement été conçue comme une vitrine technologique par Ferdinand Piech, l’ancien PDG. Elle était surnommée « l’usine de verre », car les clients et les partenaires du constructeur pouvaient y observer la fabrication des voitures lorsqu’ils réceptionnaient leurs véhicules.

Hier, Volkswagen avait également annoncé licencier 269 salariés dans son usine de Zwickau. Le sort de 2000 employés supplémentaires serait également en suspens : leurs contrats à durée déterminée pourraient ne pas être renouvelés. Le site de Zwickau constitue le fer de lance du groupe pour la production de voitures électriques : en 2023, il produisait jusqu’à 7300 voitures par semaine.

Volkswagen fait face à une concurrence accrue

La raison pour laquelle Volkswagen est contrainte de réduire la voilure est simple : le groupe rencontre une concurrence de plus en plus féroce dans l’électrique, notamment de la part de Tesla, mais aussi de constructeurs chinois comme BYD, Nio et Xpeng.

C’est d’ailleurs en Chine que le groupe allemand réalisait la majeure partie de ses bénéfices, mais sa domination sur ce marché est aujourd’hui remise en cause.

Les voitures électriques chinoises sont d’une qualité équivalente à celles produites par Volkswagen, mais elles possèdent de meilleures autonomies à prix comparable.

BYD, par exemple, a lancé ses opérations en Europe en juin dernier. Le constructeur chinois propose son SUV Atto 3 (nom européen du BYD Yuan Plus) à 43 690 €, avec une autonomie de 420 km. Le SUV ID.4 de Volkswagen, de son côté, est vendu à partir de 44 000 €, mais l’autonomie n’est que de 345 km.

L’enquête européenne récente liée à la fermeture de l’usine de Dresde ?

L’Union Européenne a récemment lancé une enquête sur les subventions versées par l’Europe aux voitures électriques chinoises : il est ainsi probable que le vieux continent décide d’ici peu d’appliquer des droits de douane de 10 à 20% sur les voitures électriques pour contrer cette concurrence étrangère.

Cette enquête est sans doute étroitement liée à la décision de Volkswagen de fermer son usine de Dresde : l’automobile représente le cœur de l’industrie allemande, et l’Europe n’aurait pas intérêt à ce que celle-ci disparaisse au profit de l’industrie chinoise, comme cela avait par exemple été le cas pour les panneaux solaires.

Les syndicats de l’automobile sont d’ailleurs très puissants outre-rhin, et il faut donc s’attendre à ce que la fermeture de cette usine ait des conséquences dans la politique allemande et européenne.

Ceux qui prédisaient la faillite de Tesla se sont lourdement trompés. L’entreprise s’impose de plus en plus comme un mastodonte de la construction automobile : Tesla vient d’annoncer avoir produit sa 5 millionième voiture électrique.

L’entreprise d’Elon Musk a divulgué cette information via un tweet qui fera date. Elle en profite pour remercier tous ses clients pour leur soutien :

Cela ne fait pourtant que 6 mois que Tesla avait annoncé avoir produit 4 millions de véhicules au total, preuve que les cadences de fabrication s’accélèrent.

Pour passer de 3 à 4 millions, il avait fallu 7 mois seulement. Mais aux origines de l’entreprise, les volumes de voitures sortant des usines étaient bien plus faibles : en effet, Tesla avait mis 12 ans pour produire son premier million de voitures électriques.

L’essentiel de la production de Tesla est actuellement constitué de modèles 3 et Y, produits dans les usines de Fremont, Shanghai, Berlin et Austin. Les modèles S et X, quant à eux, sont en perte de vitesse : ils datent déjà respectivement de 2012 et 2015.

L’annonce d’aujourd’hui fait écho à un succès similaire pour BYD : le constructeur chinois avait également annoncé début août avoir produit son 5 millionième véhicule électrique. On pourrait donc croire que BYD a de l’avance sur Tesla, mais c’est sans compter le fait qu’une grande partie des véhicules que le constructeur produit sont des hybrides. Tesla, quant à elle, n’a toujours produit que des voitures 100% électriques.

Tesla veut encore accélérer la production dans les prochaines années

La route est encore longue pour l’entreprise d’Elon Musk. Elle a prévu de mettre en service courant octobre son pickup Cybertruck, et de le produire à 375 000 exemplaires par an. Le sixième million devrait ainsi être atteint encore plus vite.

D’ici quelques années, Tesla veut aussi lancer la production d’un véhicule électrique très abordable, destiné à être produit en masse à plus de 5 millions d’exemplaires. Cette voiture n’a pas encore été annoncée, mais de nombreux observateurs estiment qu’elle portera le nom de Model 2 et qu’elle sera la voiture à moins de 25 000 € que promet Elon Musk depuis des années.

Il faudra au moins cela pour rendre l’électrique accessible à tous : la part de marché des voitures électriques n’est que de 17% actuellement en France, il faudra donc produire énormément de véhicules à moindre coût pour remplacer définitivement les voitures thermiques, qui causent d’énormes émissions de CO2 chaque année.

Les chiffres d’immatriculations pour la période de janvier à juillet 2023 sont tombés aux Etats-Unis, et le résultat est sans appel : Rivian accroît sa domination sur les startups concurrentes comme Lucid, Vinfast et Fisker.

Le constructeur des 4×4 électriques R1S et R1T a enregistré 18 359 immatriculations sur la période, d’après des chiffres compilés par le site américain Automotive News. Elles sont réparties entre 10 748 pour le R1S, la version SUV du véhicule, et 7611 pour le R1T, la version pickup.

Rivian se place donc en 8ème position des immatriculations de véhicules électriques, juste derrière Volkswagen, mais loin derrière Tesla qui prend le large avec 390 377 immatriculations. La part de marché de Rivian pour les véhicules électriques atteint ainsi 2,8%.

Cette 8ème place impressionne pour une startup, et n’est pas sans rappeler le parcours de Tesla, qui avait su augmenter ses volumes de production dans des délais très courts. L’entreprise d’Elon Musk avait connu une success story aujourd’hui reconnue de tous.

Lors d’une conférence donnée ce jeudi à la banque Morgan Stanley, le PDG de Rivian, RJ Scaringe, a annoncé que son entreprise venait de « passer un cap ». Début août, Rivian avait publie des résultats très largement au-dessus des attentes, avec notamment une marge brute en hausse de 50%. Le constructeur s’attend maintenant à produire 52 000 véhicules sur l’année 2023, un chiffre qui n’est plus si éloigné des acteurs majeurs du secteur.

Rivian est loin devant Lucid, Vinfast et Fisker en immatriculations

Si la demande pour les R1S et R1T de Rivian semble importante, c’est loin d’être le cas pour les modèles des startups de véhicules électriques concurrentes.

Lucid ne se place qu’en 18ème position avec 3789 immatriculations. Elle peine à vendre sa voiture électrique Lucid Air, qui souffre de la concurrence des modèles S et 3 de Tesla.

Vinfast, la startup vietnamienne récemment implantée aux Etats-Unis, est très loin derrière avec seulement 170 immatriculations. Ce chiffre paraît incroyable pour une entreprise qui vient d’atteindre en bourse une capitalisation de 40 milliards de dollars, soit presque autant que Volkswagen, qui produit pourtant des centaines de milliers de voitures chaque année. Vinfast fait donc sans aucun doute l’objet d’une bulle spéculative.

Pour Fisker, le constat est similaire malgré une valorisation plus faible de 2,4 milliards de dollars. La startup n’enregistre qu’un chiffre ridicule de 37 immatriculations pour les six premiers mois de 2023, ce qui souligne les problèmes de montée en cadence qu’elle connaît pour son SUV Fisker Ocean.

L’avenir de Rivian dépendra notamment du Cybertruck

Rivian pourrait donc s’imposer d’ici peu comme l’un des acteurs majeurs du véhicule électrique aux Etats-Unis et dans le monde. Les prochains mois seront déterminants, et peut-être publiera-t-elle d’ici peu son premier bilan financier bénéficiaire. Son cours de bourse pourrait alors s’envoler, comme cela avait été le cas pour Tesla.

La sortie du Cybertruck sera également un élément à prendre en compte pour l’avenir de Rivian : il sera un concurrent majeur des R1T et R1S, et pourrait changer la donne s’il connaît le même succès que les autres véhicules produits par Tesla.