
La success story continue pour BYD. Le constructeur chinois de véhicules électriques vient de publier des résultats records au troisième trimestre, malgré la guerre des prix qui sévit dans l’automobile électrique.
Les bénéfices de 1,42 milliards de dollars (soit 10.4 milliard de yuans) sont les plus élevés jamais enregistrés par BYD au cours d’un trimestre, et sont en augmentation de 82% par rapport à la même période de l’année dernière. Ils sont conformes aux prévisions que le groupe basé à Shenzhen avait annoncées.
BYD a d’ailleurs déjà gagné plus d’argent sur les trois premiers trimestres 2023 que sur l’intégralité de l’année 2022. Ce succès est dû en grande partie à l’engouement que rencontrent les voitures électriques en Chine. Elles représentent déjà 24% des ventes automobiles dans le pays, et ce chiffre est en constante augmentation.
Grâce à des ventes records, le chiffre d’affaires est également en forte hausse : il est en augmentation de 38% par rapport à l’année dernière, et atteint 22,2 milliards de dollars (162 milliards de Yuans).
Au troisième trimestre, BYD a vendu 431 603 voitures électriques dans le monde. Le constructeur est sur le point de rattraper Tesla, qui reste en tête de justesse avec 435 059 voitures vendues.
La marge opérationnelle est également au plus haut depuis trois ans, à plus de 22%. Ce chiffre fait pâlir la concurrence, qui connaît des marges globalement en baisse à cause de la guerre des prix lancée par Tesla en début d’année. Les marges de l’entreprise d’Elon Musk sont ainsi tombées à 14%, et Volkswagen est encore plus en difficulté avec 6,5%.

Les bénéfices de BYD ne sont pas dûs au hasard
Si BYD réalise des ventes exceptionnelles, c’est également grâce au fait qu’elle accroît sa présence partout dans le monde : elle est déjà en tête des ventes électriques en Thaïlande, au Brésil et en Colombie, et prévoit de lancer ses opérations d’ici peu au Japon, au Mexique, en Australie et en Inde.
La marque, soutenue financièrement par Warren Buffet, a également un autre secret pour réaliser des marges exceptionnelles : elle produit quasiment tout elle-même. BYD était à l’origine une entreprise de batteries, qui s’est ensuite diversifiée jusqu’à produire tous les composants d’une voiture, à l’exception des pneus et des vitres.
Aujourd’hui, BYD fournit de nombreux constructeurs en batteries électriques, dont Kia, Toyota, et même Tesla. L’entreprise se concentre uniquement sur la voiture électrique : elle a arrêté de produire des véhicules thermiques l’année dernière.
BYD est déjà présente en France : la marque s’est installée dans notre pays début 2023, et propose 5 modèles à la vente. Son best-seller, le SUV électrique BYD Atto 3, est proposé au prix de 43 690 €. Il rencontre un succès certain grâce à de belles finitions et un rapport qualité-prix attractif.
Attendons-nous à ce que la marque prenne de plus en plus de place dans le paysage automobile français et mondial.

Volkswagen n’en a pas fini avec ses problèmes informatiques. Le groupe allemand prévoit de retarder la sortie de la version 1.2 de ses logiciels embarqués développés par sa filiale Cariad, ce qui pourrait retarder la sortie de la Porsche Macan électrique.
En effet, d’après le magazine allemand spécialisé Manager Magazin, le groupe Volkswagen va supprimer 2000 postes dans sa filiale informatique Cariad, qui connaît des problèmes depuis plusieurs années. Le plan aurait déjà été approuvé par le conseil d’administration, même s’il n’a pas encore été rendu public. Les suppressions d’emplois commenceraient l’année prochaine et pourraient continuer jusqu’à fin 2025.
Les difficultés de Cariad avaient déjà causé des retards dans le groupe : en effet, Volkswagen avait repoussé la sortie des ID.3 et ID.4 car les logiciels qui devaient les équiper n’étaient pas prêts à temps.
Ces logiciels doivent équiper la plateforme de la Porsche Macan électrique
Cette fois-ci, les problèmes informatiques de Volkswagen pourraient faire une nouvelle victime : la Porsche Macan électrique. Ce véhicule est le premier qui devait recevoir la version 1.2 de la suite logicielle développée par Cariad. Celle-ci doit équiper la nouvelle plateforme PPE, qui est commune à Porsche et à Audi, et sur laquelle est basée cette nouvelle Porsche Macan.

Or, d’après le plan que le conseil d’administration vient d’approuver, cette suite logicielle serait retardée d’au moins quatre mois. La Porsche Macan électrique pourrait donc subir un retard identique. Sa date de sortie, qui était prévue début 2024, serait donc repoussée au milieu de l’année 2024 dans le meilleur des cas.
L’audi Q6 e-tron, le nouveau grand SUV électrique d’Audi, pourrait aussi subir un retard : il est également développé sur la plateforme PPE.
L’avenir de Volkswagen dépend de la réussite de Cariad
Les problèmes de Cariad pourraient aussi causer des retards sur la future plateforme SSP (Scalable Systems Platform) de Volkswagen. En effet, cette plateforme doit être équipée de la version 2.0 de la suite logicielle de Cariad, et ce nouveau plan prévoit de revoir intégralement son développement.
La plateforme SSP devait sortir en 2025, et équiper une voiture très importante : la future Golf électrique. Mais il est fort probable que cette plateforme soit également retardée, d’autant que Volkswagen a déjà annoncé le report de la Golf électrique à 2028.
Le groupe allemand a donc beaucoup à faire pour rattraper son retard dans les logiciels, notamment face à des concurrents comme Tesla, qui sont reconnus pour leur expertise dans ce domaine. Il se dit que Cariad était la cause du départ d’Herbert Diess, l’ancien PDG de Vokswagen : ces nouveaux retards semblent confirmer cette rumeur. Son successeur, Oliver Blume, aura donc du pain sur la planche s’il veut redresser la barre et enfin fournir des logiciels à la hauteur des ambitions du groupe dans l’électrique.

Waymo et Uber viennent de conclure un partenariat qui marque une étape importante dans le développement de la voiture autonome. A partir d’aujourd’hui, certains clients Uber qui commanderont un véhicule dans la ville de Phoenix, en Arizona, se verront proposer un taxi autonome Waymo.
Lorsqu’un client réservera une course en Uber, un véhicule Waymo sans conducteur pourra lui être proposé, au même prix que s’il s’agissait d’une voiture Uber standard avec chauffeur. Le client aura cependant la possibilité de refuser et d’opter pour une course normale.
Pour que l’offre soit proposée, il faudra néanmoins que la course ait lieu dans un périmètre d’environ 25×25 km correspondant à l’aire urbaine de Phoenix. Cette limitation géographique correspond à la zone dans laquelle Waymo avait initialement développé son système de voiture autonome, avant de l’étendre à des villes telles que Los Angeles, San Francisco ou Austin.
« Nous voulons que le plus grand nombre possible de personnes fassent l’expérience de la sécurité, de la cohérence et du plaisir de rouler avec Waymo », a déclaré Tekedra Mawakana, la dirigeante de cette filiale de Google dédiée à la voiture autonome.

Essayer une voiture autonome sera à la portée du plus grand nombre
Ce partenariat apporte un changement de taille par rapport aux précédentes expériences de Waymo. L’entreprise propose déjà des courses en voiture 100% autonome, sans conducteur au volant, depuis plusieurs mois. Les clients peuvent commander ces courses en passant par l’application Waymo One, qui est d’ailleurs victime de son succès depuis que ces courses ont été lancées.
Mais ces courses étaient proposées à des personnes qui savaient qu’elles commandaient un taxi sans chauffeur, et qui étaient tout à fait prêtes à subir d’éventuels retards ou quelques surprises liées à la conduite encore imparfaite de ces voitures.
Cette fois-ci, le but est tout autre : faire découvrir la conduite autonome à des clients qui ne s’y attendent pas, et qui n’ont pas expressément demandé une voiture sans conducteur. Ce partenariat vise donc à expérimenter l’acceptation du véhicule autonome à une large partie de la population : Uber est essentiel pour faire profiter Waymo de sa large clientèle.
Attendons-nous donc à des réactions étonnées de la part des utilisateurs d’Uber : même si l’application demande une confirmation, gageons que tout le monde ne s’attendra pas à voire une voiture débarquer sans personne au volant !
Cependant, les réactions du public seront sans doutes biaisées par le fait que les voitures autonomes Waymo sont déjà largement connues à Phoenix, l’entreprise ayant fait l’objet d’une intense couverture médiatique dans sa région d’origine.
Quelle sera la place de la voiture autonome dans la société ?
Un autre point important à noter dans ce partenariat est le fait que les courses proposées en voiture Waymo sont au même prix que les courses en Uber standard. Cela pose la question du remplacement de la main-d’oeuvre humaine par une machine : est-il acceptable qu’un service soit proposé au même prix alors que plus aucun humain n’est impliqué ?
De plus, si l’expérience est concluante et que Uber lance un partenariat avec Waymo à plus grande échelle, cela aura inévitablement des conséquences sur l’emploi : des dizaines de milliers de chauffeurs Uber pourraient à terme être remplacés par des voitures 100% autonomes. Même si cela relève pour l’instant d’un avenir assez lointain, il faudra se poser la question suivante : acceptera-t-on que l’intelligence artificielle soit responsable de la disparition d’emplois humains ?
Ce partenariat a en tout cas le mérite de lancer le débat. Plus la société s’interrogera à l’avance sur ces sujets liés à l’intelligence artificielle, plus elle pourra apporter une réponse adaptée. Il faudra y être préparés si les voitures autonomes Waymo connaissent le même développement que les véhicules Uber il y a quelques années.

Le Japon n’est pas connu pour son avance dans le domaine de la voiture électrique : ses constructeurs automobiles ont toujours été réticents à l’adopter. Cependant, une mini-voiture cubique électrique fait parler d’elle dans le pays : la Nissan Sakura y fait un carton inattendu.
D’après des données collectées par Bloomberg, cette petite voiture est de loin le modèle électrique qui s’est le plus vendu au pays du Soleil Levant en 2023 : elle représente pour l’instant près de la moitié des ventes, avec plus de 35 000 exemplaire écoulés. La Nissan Sakura a pourtant été dévoilée il y a à peine plus d’un an.
Nissan a développé la Sakura en partenariat avec Mitsubishi, qui la vend également sous le nom de eK X. Ces deux modèles ont remporté conjointement le titre de voiture de l’année 2022 au Japon.

Les mini-voitures cubiques, un succès au Japon depuis les années 90
Les dimensions de cette voiture la placent dans une catégorie bien à part, et typique du Japon : les Kei Cars, des mini-voitures cubiques abordables et pratiques à utiliser en milieu urbain. Ces voitures ont toujours eu du succès au Japon, car elles bénéficient de crédits d’impôts de la part du gouvernement. En 2020, elles représentaient plus de 37% des ventes. Pour être inscrites dans la catégorie des Kei Cars, les voitures doivent mesurer moins de 3,40 mètres de long et avoir un moteur peu puissant.
Voici ce qui explique en partie le succès de la Nissan Sakura : bien qu’il s’agisse d’une Kei Car, ses performances n’ont pas à rougir face à celles d’une voiture de taille normale. Son accélération est excellente, elle peut atteindre les 130km/h, et elle dispose d’une autonomie de 180 km, ce qui est largement suffisant pour les déplacements du quotidien en ville. Grâce à sa petite batterie, elle peut être rechargée en une nuit sur une prise électrique normale.
De plus, son prix la rend extrêmement attractive, même pour une voiture électrique : elle est proposée à partir de 2 millions de Yens, soit seulement 12 600 €.
Le succès à donc été immédiat : depuis le début de l’année, la Nissan Sakura a pulvérisé tous les records de vente pour une voiture électrique. Elle a représenté tous les mois près de la moitié des ventes électriques, très loin devant Tesla. Bloomberg a compilé les données de ventes sur ce graphique : la domination de la Sakura est totale.

Le Japon est toujours en retard sur l’électrique
Notons cependant que le marché de la voiture électrique est très peu développé au Japon : ce mode de propulsion ne représentait que 1,5% des ventes en 2022, bien loin de la France qui se situait aux alentours de 17%.

En effet, les constructeurs japonais majeurs ont tardé à investir dans l’électrique, à l’image de Toyota, qui vient seulement de lancer ses premiers modèles électriques de masse. Le Japon possédait une avance considérable dans les années 2010, puisqu’il avait été pionnier des modèles électrifiés, par exemple avec la Toyota Prius. Il n’a cependant pas su transformer ce succès précoce en domination technologique.
Mais Nissan compte bien surfer sur l’engouement pour la Sakura : le constructeur prévoit de lancer 19 modèles électriques d’ici 2030. Il compte également lancer en 2028 les premiers modèles équipés de batteries à l’état solide, qui permettront de faire gagner un poids considérable aux voitures, à autonomie égale.
Malheureusement, Nissan n’a prévu de lancer ni la Sakura ni d’autres Kei Cars sur le marché européen : en effet, ces petites voitures citadines ne respectent pas les normes européennes en matière de crash tests. On pourrait cependant imaginer que l’Europe adapte sa réglementation pour importer de telles mini-voitures chez nous : elles seraient idéales pour les usages d’une grande partie de la population, et pourraient accélérer la transition énergétique grâce à leurs prix abordables.

C’est un jour qui restera dans l’histoire de Volkswagen. Le constructeur allemand a confirmé qu’il arrêterait de vendre des voitures thermiques en Norvège à partir de décembre 2023. Pour la première fois, son offre sera 100% électrique dans un pays entier.
L’information a été confirmée par Mollner Mobility Group, l’entreprise qui importe les voitures de Volkswagen en Norvège. Voici ce qu’on peut lire sur son site internet :
En guise d’adieu définitif aux voitures fossiles, la dernière Volkswagen Golf sera mise en vente vers la fin de l’année. À bien des égards, cela marque la fin d’une époque, mais aussi le début d’une ère nouvelle et plus importante dans laquelle nous ferons davantage partie de la solution – et non du problème.
La livraison de la dernière voiture thermique aura lieu à l’occasion des 75 ans de Volkswagen en Norvège. Depuis son implantation dans le pays, le groupe allemand y a vendu plus de 1,1 million de voitures. Volkswagen y avait vendu sa première voiture électrique il y a dix ans seulement, et en a écoulé environ 100 000 depuis lors.
Si Volkswagen présente l’arrêt de la vente de voitures thermique comme étant de sa propre initiative, il est plus probable que cet arrêt soit contraint et forcé : en effet, la Norvège est le leader mondial sur l’adoption de la voiture électrique. En juin dernier, les voitures électriques représentaient 82% des ventes. Le chiffre monte à 90% si l’on inclut les voitures hybrides. Volkswagen veut donc prendre les devants suite à la baisse continue des ventes de voitures thermiques depuis plusieurs années.
Voici un graphique qui montre l’effondrement des ventes de voitures thermiques en Norvège :

De plus, la Norvège a prévu l’interdiction de toutes les voitures thermiques dès 2025, ce qui est l’objectif le plus ambitieux au monde. Cette contrainte a largement participé à la chute des ventes. Volkswagen ne fait donc qu’anticiper de quelques mois cette contrainte légale. Notons également que le pays propose depuis plusieurs années des subventions très avantageuses pour l’achat de voitures électriques. Il les a cependant réduites récemment, pour essayer de promouvoir davantage les mobilités douces comme le vélo électrique.
Tesla est toujours numéro 1 en Norvège, devant Volkswagen
Volkswagen est bien placée sur le marché électrique norvégien, puisque sa berline ID.4 se place en deuxième position des ventes, avec 5832 voitures écoulées depuis le début de l’année. Sa citadine ID.3 est également dans le top 10 avec 2615 ventes, et son van électrique ID. Buzz s’est écoulé à 1360 unités.
C’est cependant Tesla qui est leader dans le pays, grâce à son best-seller model Y, qui est de très loin le modèle le plus vendu, avec 19 575 voitures depuis le début de l’année.
Tesla a largement participé à l’adoption de l’électrique en Norvège, puisqu’il y a proposé dès 2013 sa Model S, qui était l’une des premières voitures électriques produites en masse dans le monde. La Tesla Model 3 a ensuite pris le relais, et a été en première place des ventes pendant plusieurs années.
Mais Volkswagen compte bien augmenter sa part de marché, grâce à une montée en cadence de ses usines, et à la sortie d’une future Golf électrique. Voici ce que pense son importateur norvégien de l’arrêt de la vente de voitures thermiques :
Nous encourageons tout le monde à envisager une voiture électrique lors de son prochain achat. Le passage à une voiture électrique est une étape décisive dans la réduction de l’empreinte carbone individuelle et, en résumé, une contribution importante à la lutte contre le changement climatique.

C’est un signe que Tesla a gagné la guerre des prises de recharges, du moins en Amérique du Nord : Toyota vient d’annoncer qu’elle adopterait le standard NACS sur ce continent à partir de 2025.
Dans un communiqué, le constructeur japonais a expliqué qu’il avait trouvé un accord avec Tesla pour adopter son standard de recharge :
Toyota Motor North America (TMNA) a annoncé aujourd’hui avoir conclu un accord avec Tesla pour adopter le standard de recharge nord-américain (NACS) sur ses véhicules 100% électriques à partir de 2025. Conformément à la stratégie d’électrification de Toyota qui offre de nombreuses possibilités en termes de véhicules électriques, les clients de Toyota et Lexus auront accès à plus de 12 000 superchargeurs Tesla à travers l’Amérique du Nord.
Toyota n’est pas le premier constructeur à se rallier au standard NACS de Tesla : ces derniers mois, des constructeurs majeurs aux Etats-Unis avaient annoncé qu’ils adopteraient cette prise de recharge. Parmi eux, citons Ford, Volvo, Rivian et Fisker.
Cependant, l’arrivée de Toyota dans ce groupe revêt une importance particulière, car il s’agit du plus gros constructeur automobile au monde en volume.
Le NACS est donc en passe de devenir le standard en Amérique du Nord, les autres prises de recharge étant progressivement abandonnées.
La prise NACS est très peu adoptée en Europe
En Europe, cependant, le tableau est tout autre : c’est le connecteur CCS qui domine, notamment dans sa version 2, la plus aboutie. Sur le vieux continent, même Tesla ne propose ses voitures qu’avec la prise CCS.
En effet, le connecteur CCS, même s’il est plus volumineux et légèrement plus lourd que le NACS, présente un avantage par rapport à ce dernier : il supporte le courant triphasé, qui est répandu en Europe, est permet de recharger les voitures à des puissances très élevées en courant alternatif. Cela s’avère fort pratique pour la recharge à domicile, et permet de recharger une voiture à la maison plus rapidement qu’en Amérique du Nord.
En revanche, les connecteurs CCS et NACS possèdent tous deux des capacités de recharge ultrarapide en courant continu, ce qui est essentiel pour les longs voyages, et a fait la réputation des superchargeurs Tesla.
Il est donc probable que la situation actuelle perdure : les voitures électriques seront équipées de prises NACS en Amérique du Nord et de prises CCS en Europe pour de nombreuses années à venir. Cela ne devrait cependant pas freiner l’adoption du véhicule électrique : peu de voitures transitent entre les deux continents, et un simple adaptateur suffit pour recharger une voiture sur un standard différent.

Lors de la présentation des résultats trimestriels de Tesla ce mercredi, Elon Musk a évoqué la Gigafactory que la marque va construire au Mexique. Il a sous-entendu qu’elle pourrait finalement ne pas voir le jour aussi vite que prévu.
Tesla avait annoncé la construction de cette Gigafactory en mars dernier, lors de sa journée dédiée aux investisseurs. L’entreprise a déjà fait l’acquisition du terrain sur lequel elle sera construite, dans les environs de Monterrey, dans la région du Nuevo Leon au Mexique. Cette usine devait représenter un investissement de 15 milliards de dollars.
Même si Tesla n’avait pas précisé quels véhicules elle construirait dans cette Gigafactory Mexico, la plupart des observateurs s’attendait à ce qu’elle soit notamment utilisée pour produire la future voiture à moins de 25 000 € de Tesla, souvent baptisée Model 2. Les coûts peu élevés de la main d’œuvre au Mexique devaient contribuer à faire baisser le prix de cette future voiture électrique accessible au plus grand nombre.

Tesla n’avait pas annoncé officiellement la date de construction de cette Gigafactory Mexique, mais elle aurait été prévue pour durer trois ans, entre 2023 et 2025. La production des premières voitures était attendue en 2026.
La construction de la Gigafactory Mexique dépendra de l’économie
Lors des résultats du troisième trimestre, Elon Musk a fortement tempéré les attentes des investisseurs sur cette usine. Lorsque l’un d’entre eux a demandé à la direction de Tesla où en était l’agenda de construction, voici quelle a été sa réponse :
Au Mexique, nous préparons le terrain pour commencer la construction et planifions tous les éléments à long terme, mais je pense que nous voulons avoir une idée de l’état de l’économie mondiale avant de nous lancer à fond dans l’usine du Mexique. Je m’inquiète du contexte de taux d’intérêt élevés dans lequel nous nous trouvons.
Lors de la conférence de présentation des résultats, Elon Musk a répété à plusieurs reprise son inquiétude au sujet des taux d’intérêts et de leur impact sur l’économie. En effet, les taux d’intérêts de plus en plus élevés peuvent empêcher de nombreuses personnes d’acheter une voiture, car la plupart des clients ne disposent pas directement des sommes nécessaires et ont besoin de contracter des prêts, notamment aux Etats-Unis.
Plus tard dans la conférence, Elon Musk a confirmé que la construction de la Gigafactory Mexique était toujours prévue, mais il a répété qu’il ne pouvait pas donner de date précise en raison de ces craintes sur l’économie.
Un autre membre de la direction de Tesla a ajouté que si l’usine du Mexique n’était pas prête à temps, la Gigafactory Texas disposait d’assez d’espace pour augmenter ses capacités de production.
Malgré les affirmations d’Elon Musk, la construction de la Gigafactory Mexique semble donc plus que jamais remise en cause. Cela pourrait retarder la sortie d’une éventuelle Model 2, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’adoption de la voiture électrique : de nombreux automobilistes attendent en effet qu’une voiture à petit prix et dotée d’une bonne autonomie soit disponible avant de sauter le pas.

C’était une voiture très attendue. Citroën vient de dévoiler la version électrique de la C3, l’une des citadines préférées des français. Cette ë-C3 devient la voiture présentant le meilleur rapport prix-autonomie du marché, un indicateur très important pour de nombreux automobilistes.
La Citroën ë-C3 électrique est proposée à un prix très attractif : 23 300 €. Seule la Dacia Spring fait mieux, avec 20 800 €. Mais surtout, l’autonomie de l’ë-C3 est impressionnante pour ce prix : 320 km en cycle mixte WLTP.
Il s’agit donc purement et simplement de la voiture ayant le meilleur rapport prix-autonomie : chaque kilomètre d’autonomie ne vous coûtera que 73 €. C’est mieux que la Tesla Model 3, avec 84 €/km d’autonomie, et que la très en vogue voiture chinoise MG.4, pour laquelle ce rapport est de 86 €/km.
Le rapport prix sur autonomie est une métrique cruciale lorsque l’on choisit une voiture électrique : en effet, la plupart des automobilistes souhaitent tout simplement disposer de la meilleure autonomie pour le plus petit prix possible. Malheureusement, aucun constructeur ne précise ce chiffre, et il est parfois difficile à trouver en ligne.
C’est pourquoi nous avons compilé les rapports prix-autonomie des voitures électriques les plus vendues en France. On retrouve effectivement la nouvelle Citroën ë-C3 électrique tout en haut du classement (un rapport prix-autonomie plus faible équivaut à un meilleur score).

Voici les données de prix et d’autonomie nous ayant servi à réaliser ce graphique :
| Modèle | Autonomie (km) | Prix(€) | Rapport prix-autonomie(€/km) |
|---|---|---|---|
| Citroën ë-C3 | 320 | 23300 | 73 |
| Tesla Model 3 | 513 | 42990 | 84 |
| MG MG.4 | 350 | 29990 | 86 |
| Dacia Spring | 230 | 20800 | 90 |
| Peugeot e-208 | 362 | 35300 | 98 |
| Opel Corsa-e | 337 | 33800 | 100 |
| Volkswagen ID.3 | 427 | 42990 | 101 |
| Peugeot e-308 | 411 | 48000 | 117 |
| Renault Mégane électrique | 300 | 35200 | 117 |
| Renault Twingo e-tech | 190 | 24050 | 127 |
| Fiat 500e | 190 | 24500 | 129 |
| Cupra Born | 310 | 44600 | 144 |
| Hyundai Ioniq | 228 | 35200 | 154 |
| Mini Cooper SE | 201 | 35200 | 175 |
Passons à la question que tout le monde se pose : comment la Citroën ë-C3 peut-elle avoir une aussi bonne autonomie à ce prix ?
Des batteries LFP, moins chères et produites en Chine
Pour obtenir un prix aussi faible, Citroën a optimisé tous ses coûts. C’est tout d’abord sur la batterie que le constructeur fait des économies. L’ë-C3 ne sera pas équipée d’une batterie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), comme la plupart de ses concurrentes.
Les batteries NMC sont certes efficaces et durables, mais elles coûtent cher à produire et ont un impact environnemental car les métaux qu’elles utilisent sont difficiles à extraire.

Sur cette C3 électrique, Citroën a donc choisi d’utiliser des batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate). Ces batteries sont de plus en plus utilisées dans l’industrie électrique, notamment par les leaders Tesla et BYD. Elles ne contiennent pas de métaux chers à extraire, et ont une durée de vie beaucoup plus importante. Elles sont cependant plus lourdes à capacité égale.
Notons également que si la C3 électrique est produite en Europe (à Trnava en Slovénie), ses batteries sont chinoises : elles sont produites en Chine, en partenariat avec le fournisseur chinois Svolt, ce qui permet de les obtenir à un prix bien inférieur que si elles étaient fabriquées en France.
Une plateforme simplifiée issue de la Peugeot e-208
Citroën a aussi optimisé les coûts de fabrication de l’ë-C3 en utilisant une version simplifiée de la plateforme Smart Car, qui avait été développée par PSA pour la Peugeot e-208. La marque a notamment pris exemple sur Dacia, qui avait appliqué cette même stratégie pour produire sa Sandero, sur une version simplifiée de la plateforme de la Clio.
Le groupe PSA, maison-mère de Citroën, avait déjà utilisé cette plateforme Smart Car simplifiée en Inde, où elle avait lancé une version moins chère de la C3 thermique. Cette plateforme est donc amortie, ce qui permet à Citroën de réaliser des économies de recherche et de développement.
De plus, c’est une plateforme qui n’était pas conçue à l’origine pour être adaptée à une voiture électrique : ce choix s’avère moins cher que de développer une plateforme spécialement dédiée à l’électrique.
Un intérieur sobre et efficace

Si la Citroën ë-C3 propose une si bonne autonomie à ce prix, c’est aussi parce que l’intérieur ne contient rien de superflu. Cela plaira sans doute à de nombreux automobilistes, qui se plaignent souvent de commandes au volant trop complexes, ou de payer pour des systèmes qu’ils n’utilisent que rarement.
De plus, la gamme de cette C3 électrique est simplifiée : elle ne sera proposée qu’en deux versions, You et Max. On ne connaît pour l’instant que le prix et l’autonomie de la version You, proposée à 23 300 €.
Les commandes pour l’ë-C3 seront ouvertes le 17 décembre prochain. Nul doute que la voiture connaîtra un grand succès : il s’agit peut-être de la voiture à petit prix et dotée d’une autonomie raisonnable que de nombreux français attendaient pour passer à l’électrique.

D’après une offre d’emploi parue au Chili, Tesla se prépare enfin à vendre ses voitures électriques en Amérique du Sud. Il s’agit d’une étape majeure de son expansion globale : ce continent dispose en effet d’un parc automobile très important, qu’il faudra électrifier.
L’offre d’emploi en question est parue sur LinkedIn, pour un poste à Santiago du Chili. Voici son texte :
Tesla recherche un directeur général national pour le Chili, pour aider [l’entreprise] à se lancer sur ce marché. Vous serez l’ambassadeur de notre marque sur le marché et jouerez un rôle central dans l’élaboration de notre image d’entreprise, tout en accélérant la transition vers les énergies durables.
Lorsque Tesla se lance dans un nouveau pays, le directeur national est généralement la première personne qu’elle recrute : nul doute que l’entreprise d’Elon Musk se prépare donc à se lancer au Chili.
L’Amérique du Sud sera le cinquième continent à accueillir Tesla : la marque est déjà présente en Amérique du Nord, en Europe, en Asie (Chine, Taïwan, Japon et Corée), et en Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande). Seule manquera encore l’Afrique pour que la présence de Tesla soit réellement mondiale.
Voici une carte de la présence actuelle de Tesla, d’après des données compilées par Thinknum. Les chargeurs sont représentés en rouge, les concessions en jaune et les centres de réparation en vert (cliquer pour agrandir).

Le Chili, un choix stratégique en Amérique du Sud
A première vue, le choix du Chili comme premier pays d’implantation en Amérique du Sud peut surprendre : il s’agit en effet d’un petit marché. Seulement 425 856 voitures y ont été vendues en 2022, soit environ dix fois moins qu’au Brésil, le marché le plus important du continent.
Mais le Chili est riche en lithium, ce qui y a provoqué une demande certaine pour des voitures électriques. De plus, le gouvernement a annoncé que toutes les voitures vendues au Chili devraient être électriques d’ici 2035. Enfin, le pays jouit d’un bon niveau de développement économique, ce qui permet aux automobilistes de disposer d’un budget plus important pour s’offrir des voitures électriques.
Tesla ne sera pas le seul constructeur à proposer des voitures électriques en Amérique du Sud : le chinois BYD s’est également lancé sur le continent en en 2021. Il est notamment présent au Brésil et en Colombie.
Il y aura tout de même de la place pour les deux constructeurs : on estime que 83 millions de véhicules sont en circulation en Amérique du Sud. Il faudra combiner les efforts d’autant de marques que possible pour électrifier et réduire les émissions de CO2 du continent, qui a pris du retard par rapport aux marché occidentaux.

C’est un cap important qui a été passé : en septembre, la part de marché des voitures électriques vendues en France a atteint les 19%. Les immatriculations s’élèvent à plus de 30 000, d’après des données compilées par l’Avere.
D’après cette association pour le développement de la mobilité électrique, sur 153 916 voitures particulières vendues en France au mois de septembre, 30 173 étaient électriques, soit une part de marché de 19,3 %. Il s’agit d’un record.
Le nombre de voitures électriques vendues dans notre pays monte en flèche : il a augmenté de plus de 35% par rapport au même mois de l’année dernière.
Si l’on inclut les voitures hybrides rechargeables, le total des véhicules électrifiés vendus s’élève à 45 872, soit une part de marché de quasiment 30%.
Ces chiffres s’inscrivent dans un contexte favorable pour l’automobile : les ventes sont revenues à un bon niveau après trois ans de crise, même si elles n’ont pas encore totalement retrouvé leur niveau de 2019.
Malgré ces très bonnes performances, le mois de septembre n’est pas celui qui a vu le plus de voitures électriques se vendre : le mois de juin avait été meilleur, avec 33 280 ventes. Mais la part de marché de l’électrique était alors plus faible.
Quelles sont les voitures électriques les plus vendues en septembre ?
Parmi les véhicules les plus vendus, on retrouve les modèles habituels : la Tesla Model Y domine toujours, suivie de la Peugeot e-208. Elles sont suivies par la Dacia Spring, plébiscitée pour son tarif très attractif : ce modèle est accessible à partir de 15 800 € une fois le bonus écologique déduit.
Notons la montée très rapide de la voiture chinoise MG.4, qui signe une augmentation de plus de 2000% par rapport à l’année dernière, avec 1945 exemplaires vendus.
Les Renault Mégane-E et Twingo e-tech sont quant à elles à la peine : leurs ventes sont en forte diminution par rapport à 2022. La Mégane souffre vraisemblablement de son prix trop élevé, et la Twingo fait les frais de son retrait annoncé en 2024 : la voiture commence à dater, puisqu’elle avait fait ses débuts en 2014.
On remarque que la Tesla Model 3 est sortie du classement : l’explication est sans doute à chercher du côté de la Model 3 restylée, qui est justement sortie au mois de septembre. Les clients ont donc reporté leurs achats pour être sûr d’obtenir la nouvelle version de la célèbre berline.
Voici le top 10 complet des modèles électriques les plus vendus en septembre 2023 :

