À Wuhan, en Chine, les chauffeurs de taxi ont lancé un mouvement sur les réseaux sociaux pour dénoncer le développement des taxis autonomes Apollo Go de Baidu. Ils craignent de perdre leurs emplois, alors que de plus en plus de clients se tournent vers les robotaxis.

En 2022, la ville de Wuhan à autorisé Baidu à opérer des taxis sans conducteur dans le centre ville. Depuis, ce sont des centaines de ces véhicules qui ont envahi les routes. Il y en aurait plus de 1000 d’après les chauffeurs de taxi, même si Apollo Go affirme qu’il n’y en a que 400.

Ces robotaxis transportent des passagers lors de courses payantes. Si un conducteur de sécurité était souvent présent par le passé, c’est de moins en moins le cas, et plus de 70% des véhicules Apollo Go circulent à présent sans personne au volant.

D’après les chauffeurs de taxi, ces voitures autonomes présentent deux problèmes. Tout d’abord, les courses seraient moins chères que les courses en VTC classique.

Le prix des taxis autonomes Apollo Go est inférieur à celui d’une course standard

Comme le révèle China News Weekly, une course en VTC coûte entre 18 et 30 yuans (entre 2,50 et 4€), mais le prix d’une course en Apollo Go peut être extrêmement bas : pas plus de 4 yuans (50 centimes d’euros) pour les plus courts trajets.

Bien entendu, ces prix très bas attirent les clients : un robotaxi Apollo Go recevrait plus de 20 demandes de courses par jour, alors qu’un taxi standard ne serait qu’à 13 courses par jour en moyenne. Des habitants de Wuhan n’hésitent plus à envoyer leurs enfants à l’école en robotaxi, car cela est moins cher que de prendre un taxi traditionnel.

De plus, les courses en taxi autonome Apollo Go représentent une part de marché de plus en plus importante. Même s’ils ne constituent aujourd’hui qu’environ 1% de la flotte des taxis, cela serait suffisant, d’après les chauffeurs, pour faire diminuer leur activité.

Les chauffeurs de taxis bientôt au chômage ?

D’après un opérateur de VTC, 4 chauffeurs auraient déjà démissionné faute d’activité, sur un effectif de 159. Il faut dire que le développement des taxis autonomes de Baidu arrive au mauvais moment : la Chine connaît actuellement un ralentissement économique, et de nombreux chômeurs se sont récemment tournés vers le VTC pour retrouver un emploi, ce qui crée des surcapacités.

Les voitures autonomes Apollo Go subissent également des critiques de la part des habitants de Wuhan : ils seraient dangereux et conduiraient trop lentement, et de façon indécise.

Une vidéo montrant un piéton gisant au sol après avoir été percuté par un Apollo Go a notamment fait le tour des réseaux sociaux. D’après Baidu, la collision serait « légère », et aurait été causée par le piéton qui a traversé au mauvais moment.

Cette grogne anti-voiture autonome se répandra-t-elle dans le reste du monde ? À l’instar de la Chine, de nombreux chauffeurs du monde entier pourraient se retrouver sans emploi dans les années à venir. C’est notamment cas aux Etats-Unis, où Waymo, une filiale de Google, opère avec succès des robotaxis dans 4 grandes villes.

Mais il subsiste une différence de taille avec la Chine : le prix des courses en taxi autonome Waymo est encore légèrement supérieur à celui d’une course classique en Uber. D’après nos estimations, Waymo est environ 20 à 50% plus cher qu’un Uber, et le service est loin d’être rentable.

Baidu, au contraire, pourrait atteindre la rentabilité rapidement : d’après l’entreprise, une voiture Apollo Go ne coûterait que 200 000 yuans à produire (25 000 €), soit à peine plus qu’un taxi standard.

Après des années de montée en production plus lente que prévu, Elon Musk pourrait finalement abandonner les cellules 4680 de Tesla d’ici fin 2024. La batterie ne tiendrait pas ses promesses, notamment en termes de coût.

D’après le site The Information, Elon Musk aurait fixé une deadline aux équipes de Tesla : il faut trouver une solution aux problèmes de la batterie 4680 d’ici à la fin de l’année.

Deux personnes interviewées par le site ont même révélé que la montée en production de la batterie pourrait tout simplement être annulée faute de progrès.

La batterie 4680 devait permettre des gains impressionnants

Tesla avait annoncé la cellule 4680 il y a déjà près de 4 ans, en septembre 2020, lors d’un événement dédié aux batteries (« battery day »). L’entreprise promettait des améliorations révolutionnaires : une capacité de stockage multipliée par 5 et une puissance multipliée par 6 par rapport aux cellules utilisées précédemment.

La cellule 4680 doit son nom à ses dimensions : beaucoup plus grosse que les cellules classiques, elle fait 46 mm de large et 80 mm de hauteur. Il s’agit de la première cellule entièrement produite par Tesla : précédemment, les cellules étaient produites par des entreprises spécialisées dans les batteires, au premier rang desquelles figurent BYD et Panasonic.

La 4680 devait équiper de plus en plus de voitures Tesla. Même si le constructeur a fini par atteindre une production annuelle de l’ordre du gigawatt-heure, les objectifs sont loin d’être atteints. La batterie n’équipe pour l’instant que le Cybertruck, un pick-up électrique très haut de gamme, et les quelques camions électriques Tesla Semi qui ont été construits.

Tesla rencontre des problèmes importants avec la cellule 4680

D’après The Information, le problème viendrait de la fabrication de la cathode. Tesla avait racheté à Maxwell technology un procédé de revêtement à sec de la cathode, qui promettait d’être bien moins coûteux que le processus traditionnel. Cette innovation devait représenter à elle seule la plupart des gains de performances de la batterie 4680.

La cellule 4680 équipe notamment le Tesla Cybertruck.

Et ce n’est pas tout : la 4680 rencontrerait également des failles structurelles. Certaines cellules se seraient partiellement décomposées, un problème inacceptable lorsqu’elles sont intégrées à une batterie de voiture électrique.

Si Tesla ne veut pas perdre les milliards de dollars qu’elle a investis dans les batteries 4680, elle devra redresser la barre rapidement, sous peine de compromettre l’existence même de la gigafactory Texas, à Austin. En effet, une grande partie de cette usine est dédiée à la production de la cellule.

Pendant ce temps, les concurrents prennent de l’avance : BYD et CATL seraient sur le point de dévoiler des batteries capable de se recharger de 10 à 80% en moins de 10 minutes. Une performance dont Tesla est encore bien loin avec sa cellule 4680 : le Cybertruck met plus de 40 minutes pour effectuer la même recharge.

Le tout premier van électrique du coréen Kia, le PV5, est entré en phase de tests : un prototype a été aperçu en Allemagne. Il s’agit du premier modèle de la gamme d’utilitaires PBV de Kia (Platform Beyond Vehicle), qui pourrait révolutionner les utilitaires électriques.

Le prototype du PV5 a été photographié par le site Carscoops, revêtu d’un camouflage. Kia n’a pas choisi l’Allemagne au hasard : en effet, le PV5 était accompagné d’un van Volkswagen ID. Buzz, qui sera son concurrent le plus direct. Le but est sans doute de comparer les deux véhicules et d’améliorer le van Kia en conséquence. Un Hyundai Staria, un van légèrement plus grand, était également présent lors de ces tests.

Image : Carscoops.com

Le van PV5 est un véhicule clé pour Kia. Avec ses lignes futuristes, il préfigure la gamme Kia PBV, que le coréen avait dévoilée au salon électronique CES de Las Vegas en janvier 2024.

Le premier d’une série d’utilitaires électriques Kia

Cette gamme comprend 3 véhicules : le petit utilitaire urbain PV1, le van PV5, et le PV7, une camionnette de livraison de plus grande taille. Ces véhicules partageront pour la première fois la même plateforme électrique, et ont l’ambition de répondre à tous les besoins possibles en termes de mobilité urbaine. Et bien sûr, de permettre des économies d’échelle grâce à cette plateforme commune.

D’apèrs Kia, on pourra les utiliser comme pop-up stores, pour effectuer des livraisons, mais aussi comme véhicules accessibles aux handicapés, ou tout simplement comme VTC pour transporter des passagers. Ils seront équipés des logiciels les plus avancés de Kia.

Pour répondre à ces différentes utilisations, le Kia PV5 sera disponible en 5 versions :

  • passagers,
  • van de transport standard,
  • van de transport « high roof », avec un volume supérieur,
  • pickup, qui permettra de transporter des objets encombrants,
  • Robotaxi, avec une conduite entièrement autonome.
La version Robotaxi du PV5

C’est cette dernière version qui s’annonce la plus avant-gardiste : si Kia tient ses promesses, le PV5 permettra alors de réaliser des livraisons entièrement automatisées, ce qui serait une première mondiale.

Cependant, la marque ne dispose pas à l’heure actuelle d’un système de conduite autonome de niveau 5, qui permet à un véhicule de se passer de conducteur. Elle devra donc peut-être se tourner vers l’un de ses concurrents, plus avancés dans le domaine de la voiture autonome.

Kia a déjà précisé la date de sortie de son van PV5 : ce sera courant 2025, d’abord en Corée, puis en Europe quelques mois plus tard comme il est de coutume avec la marque.

L’intérieur de la version Robotaxi

Il sera produit dans une usine construite spécialement pour la gamme PBV, à Hwaseong, en Corée. Les objectifs sont ambitieux : Kia veut en produire 150 000 exemplaires par an, puis monter à 300 000 par an à l’horizon 2030.

Le Kia PV5 est très similaire à son concurrent principal

Le PV5 devra néanmoins rivaliser avec un concurrent de taille : le Volkswagen ID.Buzz. Ce van électrique a l’avantage d’être déjà disponible à la vente. Il présente des dimensions et des versions similaires à celles du PV5, mais ne comporte toutefois pas de version robotaxi. Le design du PV5 semble même avoir été inspiré de son concurrent allemand.

Volkswagen a prévu de doubler la production de l’ID. Buzz, en vue de son lancement aux Etats-Unis. La marque allemande vise 100 000 exemplaires produits par an : Kia devra donc faire vite si elle veut récupérer des parts de marché dans le domaine essentiel des utilitaires électriques.

Le constructeur chinois BYD a lancé aujourd’hui la version 2025 de sa compacte électrique Dolphin. Avec une meilleure autonomie pour le même prix qu’auparavant, elle vient remplacer la version « Glory », qui était sortie il y a seulement 6 mois.

La date du lancement n’a pas été choisie par hasard : elle coïncide avec la sortie de la 700 000ème Dolphin des usines de BYD. Le modèle, qui était initialement sorti en 2021, est l’un des best-sellers de la marque, grâce à son prix accessible et à son format très adapté aux environnements urbains.

Image : BYD

Cette version 2025 de la Dolphin n’est pas un restylage à proprement parler : en effet, le design et les dimensions extérieures ne changent pas. C’est donc sous le capot (ou plutôt sous le plancher) qu’il faudra chercher les différences les plus importantes.

Des autonomies en forte hausse

La nouvelle Dolphin n’est pour l’instant sortie qu’en Chine, et sera disponible en 4 variantes, comme précédemment. Les prix n’ont pas changé :

  • 99 800 yuans (12 700 €) pour la version Vitality, la plus accessible,
  • puis 112 800 yuans (14 400 €) et 119 800 yuans (15 300 €) pour les versions intermédiaires (Free et Fashion)
  • 129 800 yuans (16 500 €) pour la version Knight, la plus haut de gamme.
Image : BYD

Par contre, les nouvelles autonomies sont bien meilleures : la version de base possède 420 km d’autonomie contre 302 km précédemment, soit une augmentation de près de 40 % !

Les deux versions intermédiaires restent à 420 km, et la version haut de gamme monte à 520 km, contre 401 km précédemment.

De plus, la puissance de la version Knight augmente, et passe d’un moteur de 130 kW à une version de 150 kW.

L’amélioration est donc impressionnantes pour des prix identiques, ce qui reflète les progrès fulgurants de BYD dans la production de batteries. La Dolphin 2025 est d’ailleurs toujours équipée de batteries Blade, le fer de lance de la marque, avec une technologie LFP (Lithium Fer Phosphate).

Avec cette version 2025 de la Dolphin, BYD espère relancer les ventes. Elles étaient au plus haut en 2023, avec plus de 30 000 exemplaires vendus chaque mois. Mais en 2024, elles ont connu une baisse significative : il ne s’en est vendu que 10 860 au mois de juin. Difficile d’attribuer cette baisse à l’attente d’une nouvelle version, car BYD n’avait pas annoncé son arrivée.

Quand la BYD Dolphin 2025 sortira-t-elle en France ?

BYD n’a pas encore précisé quand la Dolphin 2025 serait disponible en France. La marque, qui est récemment devenue le premier constructeur de voitures électriques au monde devant Tesla, attend sans doute d’en savoir plus sur l’augmentation des droits de douane pour importer des véhicules en Europe.

La commission européenne vient en effet d’annoncer une surtaxe pour les constructeurs important des véhicules électriques sur notre continent. Pour BYD, cette surtaxe s’élève à 17% : il n’est donc pas sûr que la Dolphin 2025 pourra être proposée au même prix que la version précédente.

La BYD Dolphin est actuellement vendue en France à partir de 28 990 € hors bonus.

L’action de la startup californienne Lucid Motors retrouve des couleurs en bourse. Le constructeur vient de battre un record de livraisons : celles-ci sont en hausse de 70% au deuxième trimestre par rapport à l’année dernière.

Le fabriquant de la Lucid Air, l’une des voitures électriques de série les plus chères disponibles sur le marché, a livré 2394 voitures au deuxième trimestre. La production, quant à elle, s’élève à 2110 véhicules.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’action Lucid (NASDAQ : LCID) était en hausse de 3,4% sur la journée et de plus de 16% sur 5 jours. Elle est cependant toujours largement perdante sur l’année : la baisse depuis début 2024 est supérieure à 60%.

La baisse des prix de la Lucid Air semble fonctionner

Ces livraisons en forte hausse s’expliquent par une raison simple : Lucid a largement baissé les prix de sa berline de luxe. Alors que la Lucid Air coûtait plus de 100 000 $ à son lancement, il est maintenant possible d’en acquérir une pour seulement 69 000 $.

Ce prix séduit de plus en plus d’acheteurs, d’autant que la voiture semble être à la hauteur de ses ambitions. Marques Brownlee, un youtubeur très influent dans le domaine de la voiture électrique, a par exemple déclaré que sa version Air Sapphire (certe plus onéreuse) était la meilleure berline haute performances jamais produite.

Une faillite de Lucid est-elle toujours à craindre ?

Lucid est pour l’instant un gouffre financier : elle a déjà englouti des milliards de dollars dans le développement et la montée en production de la Lucid Air. Heureusement, elle est soutenue par l’Arabie Saoudite, un investisseur aux capacités financières quasi-illimitées. Le pays a déjà dû renflouer plusieurs fois la startup, qui réalise des pertes sur chacune des voitures qu’elle produit.

De nombreux observateurs craignaient une faillite, comme cela est arrivé à plusieurs startups concurentes, notamment l’américaine Fisker. Mais ces bons chiffres de livraisons relancent les espoirs des investisseurs, comme le montre la montée du cours de bourse.

Lucid vise pour l’instant une production de 9000 voitures sur l’année 2024. Pour atteindre cet objectif, elle devra continuer à augmenter les cadences : elle a produit 3837 véhicules au premier semestre, il lui en reste donc 5163 à produire.

Heureusement, elle ne compte pas que sur la Lucid Air : son nouveau SUV électrique de luxe Lucid Gravity sortira fin 2024. Il sera peut-être le véhicule qui mettra définitivement l’entreprise sur le chemin de la rentabilité.

Lucid Motors dévoilera ses résultats trimestriels le 5 août prochain.

La marque chinoise Xpeng a officiellement lancé aujourd’hui la Mona M03, une voiture électrique qui est le premier modèle d’une nouvelle gamme. Pour seulement 25000 € (200 000 yuans), cette voiture est équipée d’un système de conduite autonome qui veut rivaliser avec le FSD de Tesla.

Xpeng avait déjà annoncé l’arrivée de la Mona M03 et de la gamme Mona en juin dernier. Mais le constructeur a mis en ligne aujourd’hui sur sa page Weibo une vidéo du lancement officiel, dans lequel il dévoile de nouveaux détails sur les équipements et les performances de la voiture.

La Mona M03 sera disponible en deux versions, d’une autonomie de 515 et 620 km. Elles seront équipées d’un seul moteur électrique chacune, et il sera possible de choisir entre des puissances de 140 kW ou 160 kW. Le prix de la version avec la plus grosse batterie n’a pas encore été précisé.

Le design de la Mona M03 est plutôt réussi dans l’ensemble, mais il reprend de façon évidente certains éléments de ses concurrentes. On reconnaît notamment une carrosserie similaire à celle de la Tesla Model 3, et des phares avant quasi identiques à ceux des Polestar. La M03 possède un coefficient de traînée (Cx) de 0.194, ce qui en fait la berline la plus aérodynamique au monde, d’après Xpeng.

La Mona M03 peut-elle concurrencer Tesla et son FSD ?

On a également appris lors de ce live ce que signifiait l’acronyme Mona : « Made of New AI » (artificial intelligence). Avec cette gamme de voitures, Xpeng entend donc se lancer à pleine vitesse dans la course à la voiture autonome, et rentrer en concurrence avec les leaders actuels, Tesla et Waymo.

La Mona M03 sera en effet équipée du système de conduite autonome XNGP de Xpeng. Ce système est très semblable au FSD de Tesla : il ne s’agit pour l’instant que d’une assistance à la conduite, et non d’un système autonome de niveau 5, qui permet l’absence de conducteur.

Le système XNGP est pour l’instant disponible dans 52 villes chinoises, et sera bientôt étendu à un total de 200 villes, puis au monde entier. ll est considéré comme le leader en Chine.

Pour l’instant, sa performance est cependant plus limitée que celle de ses concurrents. Pour l’activer, le conducteur doit d’abord effectuer une fois un trajet en conduisant manuellement, puis ce trajet spécifique devient ensuite disponible en conduite autonome.

La Mona M03 est lancée en partenariat avec Didi, le géant chinois du transport VTC, équivalent d’Uber dans le pays. Didi s’est associé au marketing et recevra une partie des bénéfices réalisés sur la vente de la voiture. Mais surtout, il compte profiter de son partenariat avec XPeng pour proposer à l’avenir des trajets en voiture autonome, comme le fait Waymo aux Etats-Unis.

Ce nouveau pari d’Xpeng dans la voiture électrique pourrait être crucial pour son avenir : le constructeur peine en effet à faire décoller ses ventes, et espère que la Mona M03 pourra séduire les jeunes conducteurs férus de nouvelles technologies. La concurrence est rude en Chine pour conquérir des parts de marché, et les marques qui ne parviendraient pas à se démarquer rapidement pourraient ne pas survivre, face à des géants comme BYD et Xiaomi notamment.

Au mois de juin, Xiaomi a dépassé la barre des 10000 voitures électriques SU7 livrées. Le constructeur chinois est donc en bonne position pour atteindre son objectif de livraisons sur l’année 2024.

Xiaomi avait déjà livré 7058 exemplaires en avril, puis avait augménté les livraisons à 8630 SU7 en mai.

Lei Jun, le PDG de la marque, a annoncé sur X (ex-twitter), cet excellent chiffre de livraisons pour juin : « Nous sommes ravis de voir plus de 10 000 unités de Xiaomi SU7 livrées en juin ! Nous sommes convaincus que les livraisons en juillet dépasseront également les 10 000. », a-t-il écrit.

Depuis la sortie de la SU7, en mars dernier, Xiaomi s’était fixé un objectif ambitieux : livrer entre 100 000 et 120 000 exemplaires d’ici la fin de l’année 2024. Ces chiffres de livraisons pour juin prouvent que la marque a relevé le défi de la production de masse, et est bien placée pour atteindre cet objectif annuel.

Xiaomi offre des compensations en cas de retards de livraisons sur la SU7

Comme preuve de son engagement à tenir des délais courts, Xiaomi offre même des cadeaux à tous les clients de la SU7 qui attendront leur voiture plus de 3 mois. Elle leur fournira en guise d’excuses des sièges en cuir Nappa, d’une valeur de 8000 yuans (1025 €), ainsi qu’un abonnement à vie au système de conduite autonome Xiaomi.

Mais l’offre n’est pas très risquée pour Xiaomi : depuis le début de la production de la SU7, la marque a tenu des cadences impressionnantes. Elle a en effet produit les 10000 premiers exemplaires en à peine plus d’un mois. Elle a ensuite augmenté l’efficacité de ses usines en mai, en doublant les équipes affectées à la production.

Le fabricant chinois de smartphones semble donc clairement avoir réussi son pari dans la voiture électrique : la Xiaomi SU7 a reçu un accueil très favorable de la part de la presse et des clients, et continue de rencontrer une demande importante.

Voilà qui va donner des regrets à un certain Apple, qui avait longuement hésité à lancer une voiture électrique baptisée Apple Car. La firme de Cupertino s’était finalement ravisée après avoir investi des milliards de dollars, n’étant pas certaine de pouvoir dégager des marges suffisantes sur ses voitures.

La Xiaomi SU7 est proposée à un prix de 215 900 yuans dans sa version de base, soit 27 700 €.

On connaît enfin la date de sortie de la Kia EV4, la très attendue berline électrique du constructeur coréen. D’après le site local spécialisé ETnews, la Kia EV sortira dès mars 2025 en Corée. Elle devrait arriver en France quelques mois plus tard.

Kia mise gros sur l’EV4 : à sa sortie, cette voiture devra être l’une des berlines électriques les plus abordables disponibles sur le marché. Le constructeur prévoit d’en produire 70000 exemplaires par an. Elle sera construite en Corée, à l’usine numéro 2 de Gwangmyeong.

L’EV4 et l’EV3, les deux futurs succès de Kia ?

La Kia EV4 viendra compléter la gamme électrique du groupe, qui compte ainsi devenir un acteur mondial de premier plan. Elle viendra rejoindre sa petite sœur la Kia EV3, qui sera lancée en juillet 2024.

Lors de son annonce, l’EV3 avait rencontré un important succès médiatique, notamment grâce à son design réussi, et à son prix, qui est attendu aux alentours de 30000 €. Kia prévoit d’en construire 100000 par an à partir de l’année prochaine.

Kia EV4

D’après Kia, l’EV4 « redéfinira le concept de berline électrique : la voiture doit en effet permettre à de nombreux automobilistes de passer à l’électrique sans devoir débourser une somme trop importante. Le prix de la Kia EV4 n’a pas encore été annoncé, mais il devrait être légèrement supérieure à celui de l’EV3, soit entre 30000 et 35000 euros.

Kia n’a pas confirmé officiellement quand l’EV4 arriverait en France, mais si les délais sont similaires à ceux de l’EV3, elle devrait être commercialisée en Europe seulement quelques mois après la Corée. Sa date de sortie française devrait donc se situer au deuxième semestre 2025.

La marque a déjà produit un prototype et commencé à le tester en conditions réelles. Il a été filmé la semaine dernière sur les routes coréennes :

Kia veut concurrencer Tesla et Hyundai

Certes, l’EV4 aura des concurrentes de taille, à commencer par la Tesla Model 3 et la Hyundai Ioniq 6, une autre berline coréenne. Mais elle compte bien se démarquer par un prix largement inférieur pour des performances similaires.

La gamme électrique Kia EV.

Lorsque la gamme électrique de Kia sera complète, elle comportera 5 véhicules : EV3, EV4, EV5, EV6, et EV9. Le groupe prévoit de vendre 307000 voitures électriques cette année, et vise 1,6 millions de véhicules électriques vendus d’ici 2030. À cette date, la gamme électrique sera étendue pour atteindre 15 véhicules.

Rivian R1T

Volkswagen vient d’annoncer qu’elle allait investir 1 milliard de dollars dans Rivian. Le géant automobile allemand compte ainsi profiter de l’expertise de Rivian dans les logiciels embarqués, un domaine dans lequel la startup californienne est reconnue pour son avance technologique.

Les deux groupes vont former une co-entreprise pour concrétiser ce partenariat, a annoncé à la presse Oliver Blume, le PDG de Volkswagen. Cela permettra aux voitures électriques de Volkswagen d’être équipées de systèmes d’exploitation conçus par Rivian. De plus, les deux constructeurs travailleront ensemble sur une architecture nouvelle génération pour les véhicules électriques.

Suite à cette annonce, l’action Rivian a bondi de plus de 50% après les horaires d’ouverture de la bourse. L’action est cependant toujours en-dessous de ses niveaux de 2024 : elle avait perdu une grande partie de sa valeur en raison des craintes des investisseurs sur sa rentabilité future.

La Volkswagen ID.3 a connu des problèmes importants de logiciels.

Volkswagen investira 1 milliards de dollars dans Rivian dès le premier décembre, puis prévoit d’injecter 4 milliards supplémentaires d’ici à 2026. Cela pourrait représenter une véritable bouffée d’oxygène pour Rivian, qui ne dispose que d’une quantité de cash limitée, et est toujours largement déficitaire. Lors du trimestre écoulé, l’entreprise perdait toujours plus de 30000 $ sur chaque véhicule construit.

Volkswagen veut rattraper son retard accumulé avec Cariad

Les logiciels de Rivian, qui sont reconnus pour leur qualité par les clients de la marque, permettront à Volkswagen de rattraper son retard dans le domaine. Le groupe allemand est en effet toujours affecté par les difficultés de son unité informatique, baptisée Cariad.

De nombreux modèles de voitures électriques Volkswagen et Porsche ont récemment été retardés suite à ces problèmes, et même si la plupart des bugs ont été résolus, le groupe n’est pas encore arrivé au niveau de maîtrise de Rivian et de Tesla, les leaders actuels.

Rivian pourrait devenir rentable rapidement

Mais les logiciels ne sont sans doute pas la seule raison pour laquelle Volkswagen a décidé d’investir dans Rivian. Rivian vient en effet de convaincre de nombreux analystes financiers qu’il s’approchait enfin de la rentabilité. Le groupe a récemment mené des travaux d’envergure dans son usine de Normal, dans l’Illinois, pour améliorer ses chaînes de montage et produire ses 4×4 électriques R1T et R1S à des coûts bien moindres qu’auparavant.

Le futur Rivian R2.

Rivian à également mis en pause la construction de sa nouvelle usine en Géorgie, et prévoit désormais de produire son nouveau modèle, le R2, dans son usine historique de l’Illinois. Cette mesure devrait lui permettre d’économiser plus de 2 milliards de dollars. Ainsi, Rivian prévoit désormais de dégager des marges brutes positives dès 2024.

Ce partenariat entre Volkswagen et Rivian plonge cependant dans l’incertitude la future gamme de 4×4 électriques que devait lancer Volkswagen aux Etats-Unis. Volkswagen devait en effet relancer la marque Scout dès 2026 pour produire des 4×4 qui se seraient retrouvés en concurrence directe avec Rivian. Oliver Blume n’a pas précisé si ce lancement restait d’actualité.

L’aéroport de Nice – Côte d’Azur vient d’annoncer un partenariat avec la startup de taxis volants Lilium. Dès 2026, des taxis volants électriques relieront Nice à d’autres villes de la région, et offriront une alternative plus écologique à l’hélicoptère.

La startup allemande Lilium, spécialisée dans la construction de taxis volants eVTOL (electric Vertical Take-Off and Landing) a annoncé aujourd’hui la signature du contrat sur son site officiel.

Des Lilium Jet, le nom du modèle de taxi volant construit par l’entreprise, relieront plusieurs destinations majeures de la Côté d’Azur dès 2026 : Nice, Monaco, Cannes et Saint-Tropez.

De plus, Lilium envisage la construction de vertiports adaptés aux taxis volants sur les sites de Sophia Antipolis, Aix-en-Provence et Marseille, ce qui permettra d’ajouter par la suite ces destinations au réseau.

Un taxi volant Lilium lors de ses essais en vol.

Sébastien Borel, CCO de Lilium , a déclaré : « En tant que société véritablement européenne basée à Munich, en Allemagne, avec des essais en vol en Espagne et des racines naissantes en France, Lilium est extrêmement fière de pouvoir contribuer à la création du premier réseau eVTOL régional, et le premier réseau commercialement viable de l’UE. Nous voyons un énorme potentiel dans cette région et nous avons hâte de voir notre Lilium Jet y voler bientôt. »

Le taxi volant, un moyen de transport écologique ?

L’aéroport de Nice est le troisième aéroport français avec 14 millions de passagers par an, juste derrière Paris Orly et Charles de Gaulle.

D’après Lilium, ce partenariat permettra de transporter des passagers à partir de Nice de façon écologique : à partir de 2030, les vols seront totalement neutres en carbone. De plus, ces taxis volants n’émettront directement aucun gaz à effet de serre, et auront un niveau de bruit très réduit.

Pour développer ce réseau de taxis volants, Lilium a également signé un partenariat avec l’opérateur italien de vertiports UrbanV, et les aéroports de Cannes et du golfe de Saint-Tropez.

Franck Goldnadel, Président du Directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur, a déclaré : « Cette collaboration avec Lilium et notre filiale UrbanV marque une étape importante dans la transformation et la décarbonation de la mobilité aérienne régionale. Notre territoire offre une opportunité unique de survoler la mer pour relier directement les principales destinations économiques, culturelles ou touristiques. Alternative complémentaire à l’hélicoptère, l’eVTOL a sa place dans le transport aérien proposé depuis Nice Côte d’Azur, laboratoire de l’aéroport de demain, porte d’entrée et de sortie d’un territoire enclavé. »

Nice choisit Lilium au détriment de Volocopter

L’aéroport de Nice avait auparavant envisagé un partenariat avec Volocopter, une autre startup allemande concurrente de Lilium. Cependant, à l’heure actuelle, il ne communique plus sur ce partenariat et semble avoir définitivement choisi Lilium. Cela pourrait être dû aux difficultés que rencontre Volocopter à Paris : l’entreprise, qui devait initialement faire voler ses taxis volants pour les Jeux Olympiques, n’a pas encore reçu la certification officielle pour son eVTOL. Elle devra donc se contenter de quelques vols de démonstration, avec des passagers non payants.

Le Volocopter, concurrent de Lilium

Si ce réseau de taxis volants Lilium est effectivement lancé, il pourrait induire un changement majeur pour le paysage aéronautique de la région : en effet, des dizaines d’hélicoptères relient actuellement Nice aux villes voisines chaque jour. Il reste néanmoins à démontrer la fiabilité des eVTOL : à ce jour, seul le Chinois eHang a reçu une certification officielle pour un taxi volant. La compétition sera serrée entre les principaux acteurs occidentaux : Lilium, Volocopter et Joby Aviation.