Volkswagen va fermer son usine de voitures électriques de Dresde

18 septembre 2023 - 17h07 -

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Une voiture électrique Volkswagen ID.3.

Volkswagen va fermer son usine de Dresde après 20 ans de production, dans le but de réduire ses coûts. Il s’agit d’une preuve supplémentaire que l’entreprise connaît actuellement des difficultés, notamment pour vendre ses voitures électriques.

L’information a été révélée par Automobilwoche, un site allemand reconnu pour son expertise dans l’industrie automobile, et qui est proche de sources internes à Volkswagen.

En 2022, l’usine avait produit 6500 voitures électriques ID.3. Le site emploie plus de 300 personnes, qui seront transférées sur d’autres sites de Volkswagen, notamment l’usine de Zwickau.

L’usine de Dresde était surnommée « Gläserne Manufaktur ».

Même si les volumes de production du site de Dresde étaient relativement faibles comparées à d’autres usines de Volkswagen, la décision de le fermer est hautement symbolique. En effet, cette usine avait initialement été conçue comme une vitrine technologique par Ferdinand Piech, l’ancien PDG. Elle était surnommée « l’usine de verre », car les clients et les partenaires du constructeur pouvaient y observer la fabrication des voitures lorsqu’ils réceptionnaient leurs véhicules.

Hier, Volkswagen avait également annoncé licencier 269 salariés dans son usine de Zwickau. Le sort de 2000 employés supplémentaires serait également en suspens : leurs contrats à durée déterminée pourraient ne pas être renouvelés. Le site de Zwickau constitue le fer de lance du groupe pour la production de voitures électriques : en 2023, il produisait jusqu’à 7300 voitures par semaine.

Volkswagen fait face à une concurrence accrue

La raison pour laquelle Volkswagen est contrainte de réduire la voilure est simple : le groupe rencontre une concurrence de plus en plus féroce dans l’électrique, notamment de la part de Tesla, mais aussi de constructeurs chinois comme BYD, Nio et Xpeng.

C’est d’ailleurs en Chine que le groupe allemand réalisait la majeure partie de ses bénéfices, mais sa domination sur ce marché est aujourd’hui remise en cause.

Les voitures électriques chinoises sont d’une qualité équivalente à celles produites par Volkswagen, mais elles possèdent de meilleures autonomies à prix comparable.

La BYD Atto 3.

BYD, par exemple, a lancé ses opérations en Europe en juin dernier. Le constructeur chinois propose son SUV Atto 3 (nom européen du BYD Yuan Plus) à 43 690 €, avec une autonomie de 420 km. Le SUV ID.4 de Volkswagen, de son côté, est vendu à partir de 44 000 €, mais l’autonomie n’est que de 345 km.

L’enquête européenne récente liée à la fermeture de l’usine de Dresde ?

L’Union Européenne a récemment lancé une enquête sur les subventions versées par l’Europe aux voitures électriques chinoises : il est ainsi probable que le vieux continent décide d’ici peu d’appliquer des droits de douane de 10 à 20% sur les voitures électriques pour contrer cette concurrence étrangère.

Cette enquête est sans doute étroitement liée à la décision de Volkswagen de fermer son usine de Dresde : l’automobile représente le cœur de l’industrie allemande, et l’Europe n’aurait pas intérêt à ce que celle-ci disparaisse au profit de l’industrie chinoise, comme cela avait par exemple été le cas pour les panneaux solaires.

Les syndicats de l’automobile sont d’ailleurs très puissants outre-rhin, et il faut donc s’attendre à ce que la fermeture de cette usine ait des conséquences dans la politique allemande et européenne.

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