Est-ce le début d’un ralentissement généralisé dans l’électrique, ou simplement un passage à vide temporaire ? De nombreux constructeurs tels que Ford, Volkswagen, Toyota ou encore General Motors signalent que les voitures électriques invendues s’accumulent dans leurs inventaires.
La tendance est particulièrement marquée aux Etats-Unis, où trois des plus gros producteurs de voitures électriques annoncent avoir en stock des invendus correspondant à plus de 90 jours de ventes. Il s’agit de Ford, General Motors et Toyota.
La situation actuelle est bien différente de celle qui prédominait l’année dernière : les stocks étaient alors très limités en raison de la pénurie de semi-conducteurs et de difficultés d’approvisionnement dans les chaînes de production.
Ford n’arrive pas à écouler ses Mustangs Mach-E
Chez Ford, c’est l’équivalent de 113 jours de ventes de Mustang Mach-E et 86 jours de pickups F-150 Lightning qui n’ont pas réussi à trouver preneur.
D’après le site Jalopnik, il y aurait plus de 9000 Mustang Mach-E en vente actuellement aux Etats-Unis.
Les chiffres sont éloquents quand on les compare à ceux de l’année dernière. Au deuxième trimestre 2022, Ford avait réussi à vendre 86% de son inventaire de voitures électriques. Au deuxième trimestre 2023, ce chiffre est tombé à 27% seulement.
De nombreux concessionnaires Ford ont d’ailleurs refusé de réceptionner de nouvelles voitures, car ils n’avaient pas réussi à vendre celles arrivées précédemment.
Pour Volkswagen, peu de demande en Chine et aux Etats-Unis
Du côté du constructeur allemand, la situation n’est guère meilleure. Aux Etats-Unis, ce sont plus de 131 jours de stocks de SUV ID.4 qui s’accumulent dans les concessions.
En Chine, les ventes sont même en baisse alors qu’il s’agit d’un marché majeur pour Volkswagen : elles ont baissé de 1,5% par rapport au premier semestre 2022.
Le PDG de Volkswagen Passenger Cars, Thomas Schäfer, vient d’annoncer un plan d’économies visant à simplifier la gamme et à augmenter les marges globales. Celles-ci devront atteindre 6,5%, contre 3% actuellement.
Une conséquence de la « guerre des prix » menée par Tesla ?
S’il est tentant de voir dans ce ralentissement un tournant pour les ventes de voitures électriques, une autre explication est possible.
Il pourrait simplement s’agir d’un phénomène lié aux baisses de prix très agressives menées par Tesla depuis quelques mois. Le constructeur avait en effet baissé à plusieurs reprises le prix de ses voitures, pour atteindre des réductions totales avoisinant les 5000€.
En France, il est ainsi possible de s’offrir une Tesla Model 3 pour moins de 32000 € une fois le bonus écologique déduit.
La plupart des constructeurs concurrents avaient dénoncé une « guerre des prix », certains annonçant même qu’ils refusaient de rentrer dans le jeu de Tesla en baissant eux aussi leurs prix.
Nul doute que leurs déboires actuels les contraindront bientôt à revenir sur leurs positions, quitte à sacrifier leurs marges.
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