Tesla est en train de constituer une équipe qui sera chargée de contôler ses robotaxis à distance. L’entreprise vient de publier une offre d’emploi pour un « Ingénieur téléopération, Tesla Bot et Robotaxi », dont a mission sera notamment de créer les logiciels permettant de télécommander les futurs taxis autonomes.
L’offre d’emploi est sans équivoque : Tesla va bel et bien embaucher des opérateurs qui pourront télécommander des voitures grâce à une solution de réalité virtuelle. Voici la description de l’annonce :
« L’équipe de téléopération de Tesla AI est chargée de fournir un accès à distance à nos robotaxis et à nos robots humanoïdes. Nos voitures et nos robots fonctionnent de manière autonome dans des environnements difficiles. Au fur et à mesure que nous évoluons sur l’IA qui les alimente, nous devons pouvoir y accéder et les contrôler à distance.
Nos opérateurs à distance sont transportés dans le monde de la machine [à télécommander] à l’aide d’une plate-forme de réalité virtuelle de pointe qui leur permet d’effectuer à distance des tâches complexes. En collaboration avec les équipes matérielles, vous définirez les exigences, prendrez des décisions de conception et mettrez en œuvre l’intégration logicielle pour ce système de téléopération personnalisé. «
Waymo dispose déjà d’une équipe similaire pour ses taxis autonomes
Le fait que Tesla constitue cette équipe n’est pas une surprise : en effet, il s’agit d’une compétence essentielle pour pouvoir gérer une flotte de taxis autonomes. Si une voiture se bloque ou si son pilote automatique se déconnecte, un opérateur doit pouvoir la télécommander quelques instants, pour ensuite réengager le système de conduite autonome.
Waymo, le principal concurrent de Tesla dans le domaine des robotaxis, possède d’ailleurs lui aussi une équipe de téléopérateurs. Et cela semble plutôt bien fonctionner : la filiale de Google vient en effet de passer la barre des 150 000 courses par semaine en taxi sans conducteur. Et elle n’a pas rencontré d’incident notable ces derniers temps.
Ces équipes de téléopération sont indispensables : en témoigne le problème qu’avait rencontré Cruise, un autre opérateur de taxis autonomes qui a depuis mis ses opérations en suspens. A San Francisco, lors d’un festival de musique qui avait saturé le réseau mobile, l’entreprise s’était faite remarquer par son incapacité à débloquer ses voitures. La panne de réseau avait empêché les opérateurs de télécommander les voitures, et avait créé un embouteillage monstre.
Le fait que Tesla constitue à son tour une telle équipe montre qu’elle compte bien s’impliquer sérieusement dans le développement d’une flotte de taxis autonomes. L’entreprise a récemment dévoilé son robotaxi Cybercab, et prévoit d’en déployer une flotte en Californie et au Texas d’ici le deuxième trimestre 2025.
Il subsiste cependant un problème majeur : le FSD, le système qui permet aux taxis Tesla de circuler sans conducteur, est loin d’être fiable à l’heure actuelle.
Elon Musk promet depuis des annés que ses robotaxis atteindront une autonomie de niveau 5, qui ne nécéssite même pas d’équiper la voiture d’un volant. Mais la réalité est toute autre : actuellement, le FSD se déconnecte tous les 130 kilomètres en moyenne, ce qui ne permet absolument pas de se passer d’un conducteur humain.
Et ce n’est pas une équipe de téléopération qui résoudra ce problème, n’en déplaise à Elon Musk.
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