Voici pourquoi le robotaxi de Tesla est un désastre annoncé

16 septembre 2024 - 00h16 -

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Tesla s’apprête à lancer son robotaxi le 10 octobre prochain aux studios Warner Bros à Los Angeles. Elon Musk promet qu’il révolutionnera la voiture autonome, mais en réalité, le véhicule ne sera en aucun cas capable de circuler sans conducteur. Voici pourquoi.

Le prototype du robotaxi de Tesla a été aperçu cette semaine en train d’effectuer des essais au sein des studios Warner. Malgré le camouflage jaune qui tentait de masquer sa véritable nature, il y a peu de doute : il s’agit bien du véhicule « autonome » qui sera présenté au public ce 10 octobre.

Pourquoi Tesla a-t-elle besoin de tester son robotaxi sur le lieu de la présentation ?

Voici le premier argument qui montre que le robotaxi n’est pas prêt. S’il est vraiment capable de conduite autonome… pourquoi Tesla a-t-elle besoin de le tester sur les routes des studios Warner ?

Le système de conduite autonome de Tesla, appelé FSD, n’est pas basé sur de la cartographie mais sur les images filmées par des caméras placées à bord du véhicule. Il doit donc être capable de circuler sans problème sur des routes totalement inconnues.

En effet, si le robotaxi est vendu au grand public ou à des entreprises, il sera amené à circuler sur une infinité de routes, dont un grand nombre n’auront jamais été empruntées auparavant par un véhicule Tesla.

Le fait que Tesla doive tester le robotaxi avant de le présenter au public montre donc que le système n’est pas au point, sans quoi il serait capable de circuler sans faire d’erreur dans les studios Warner sans jamais les avoir cartographiés.

Il existe une autre possibilité : que Tesla ait changé de philosophie pour ses véhicules autonomes et les rende désormais dépendants d’une cartographie préalable. Mais cela signifierait deux choses très problématiques :

  • Il faudrait que le véhicule soit équipé de LiDAR (Des capteurs laser de haute précision). Il est en effet pratiquement impossible de cartographier une route en se basant entièrement sur des caméras. Les principaux concurrents de Tesla dans la voiture autonome, à savoir Waymo et Baidu, utilisent tous deux des LiDARs.
  • Cela signifierait que toutes les voitures Tesla en circulation actuellement ne reposeraient pas sur le même système de navigation que le nouveau robotaxi. Et il serait probablement impossible de les faire passer au même système, justement parce qu’elles ne sont pas équipées de LiDAR.

Le système FSD qui équipera le robotaxi n’est pas fiable

Voici maintenant le deuxième argument majeur qui prouve que Tesla n’est pas prête à mettre en circulation un robotaxi fonctionnel.

La donnée la plus importante pour un opérateur de véhicules autonomes est le taux de déconnexions du système, c’est à dire le nombre de fois où le conducteur doit reprendre la main car le système n’est plus capable d’assurer la conduite.

Or il y a un problème majeur : Tesla à toujours refusé de communiquer cette donnée. Probablement parce que les chiffres sont catastrophiques.

En effet, des utilisateurs du FSD de Tesla collectent depuis des année leurs propres statistiques de déconnexion. Ces statistiques sont très précises, car elles reposent sur un système de transmission automatique.

Or lorsque l’on consulte ces données (disponibles sur le site teslafsdtracker.com), on constate qu’elles sont désastreuses.

Un taux de déconnexion catastrophique

Le constat est sans appel : le taux de déconnexion moyen est d’une déconnexion tous les 130 km. Si ce chiffre peut paraître bon au premier abord, il est en fait ridiculement faible.

Un véhicule autonome doit en effet être capable de circuler sans conducteur pendant des milliers de kilomètres sans faire d’erreur, faute de quoi il est indispensable d’avoir un conducteur à bord pour éviter les accidents qui se produiront forcément si le système se déconnecte.

Et ce n’est pas tout : si l’on inclut les déconnexions non critiques, c’est à dire qui ne mettent pas en jeu la sécurité du véhicule, le taux augmente encore pour atteindre une déconnexion tous les 53 kilomètres, un chiffre inacceptable si l’on prétend transporter des passagers de façon autonome.

Bien sûr, il existe la possibilité que ces chiffres soient erronés ou que le Robotaxi de Tesla utilise un autre système de conduite autonome, mais nous avons vu que cela était peu probable.

Les utilisateurs des dernières versions du FSD (12.3 et 12.5) ont certes constaté une amélioration par rapport aux versions précédentes, mais les statistiques montrent que l’amélioration est en réalité minime.

Voilà pourquoi le succès du robotaxi de Tesla semble compromis avant même sa sortie. Espérons néanmoins qu’Elon Musk saura nous surprendre, et prouver que son robotaxi est vraiment fiable, en nous présentant de nouvelles statistiques.

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