Le constructeur californien de véhicules électriques Lucid vient d’annoncer qu’il n’avait livré que 1404 berlines de luxe Air au deuxième trimestre. Ce chiffre ressort largement en dessous des attentes des analystes, qui s’attendaient à au moins 2000 livraisons, selon l’agrégateur d’analyses financières FactSet.
Ce chiffre laisse penser que la demande pour la Lucid Air serait moindre que ce que l’entreprise avait espéré : Lucid avait en effet prévu de construire 10 000 à 14 000 Air en 2023, ce qui paraît aujourd’hui optimiste.
Ces 1404 livraisons sont à comparer à 1406 au premier trimestre 2023, et 679 au deuxième trimestre 2022.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’action Lucid (LCID) était en baisse de plus de 11% sur la journée.
Un problème de demande ?
En plus des livraisons en dessous des attentes, c’est également la faible demande pour la Lucid Air qui inquiète les investisseurs. Lucid a en effet annoncé avoir produit 2173 Air au deuxième trimestre, elle n’aura donc réussi à en livrer que 65%.
En février, le PDG avait déclaré que le marketing serait l’un des objectifs principaux de l’entreprise pour 2023, ce qui laissait entendre qu’il y avait bien un problème de demande.
Autre signe des difficultés de l’entreprise, Lucid avait licencié 1300 personnes, soit 18% de ses effectifs, en mars dernier.
L’Arabie Saoudite, un investisseur solide
Heureusement, Lucid peut compter sur un investisseur de poids, l’Arabie Saoudite, pour la soutenir dans cette mauvaise passe. Le gouvernement saoudien possède en effet 65% de l’entreprise, ce qui lui a permis de lever 3 milliards de dollars en mai dernier.
Lucid avait alors déclaré qu’elle disposait de suffisamment de liquidités pour poursuivre ses opérations au moins jusqu’à mi-2024.
D’après l’analyste financier Gary Black, spécialisé dans les véhicules électriques, le cours de bourse de Lucid ne serait que de 3 à 4 dollars, contre 7 actuellement, si l’entreprise n’était pas soutenue par l’Arabie Saoudite.
Les startups de voitures électriques en difficulté
Pour Lucid, ces mauvais chiffres de livraisons arrivent à un moment où de nombreuses startups de voitures électriques font face à des difficultés.
Le cours de l’action Rivian s’est ainsi effondré de plus de 80% depuis ses sommets, suite à des doutes sur les coûts de production des véhicules, perçus comme beaucoup trop élevés.
L’entreprise chinoise NIO a quant à elle perdu 82% de sa valeur depuis le pic. De même pour sa compatriote Xpeng, avec -76%, et pour l’américaine Fisker, à -77%.
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