Huawei est déjà bénéficiaire sur ses voitures électriques

21 mai 2024 - 19h53 -

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Voiture électrique Luxeed L7 Huawei
La Luxeed L7, une voiture du groupe Huawei.

Les startups de voitures électriques sont de plus nombreuses à entrer en concurrence, surtout en Chine. Parmi elles, Huawei, qui contrôle 4 marques différentes dans le pays. Hier, le directeur de la division automobile du géant des smartphones a surpris en annonçant que l’entreprise réalisait déjà des bénéfices sur ses ventes de voitures électriques.

Dans une interview donnée à Tencent News, Richard Yu, le directeur automobile de Huawei, a déclaré que toutes les divisions automobile du groupe avaient été bénéficiaires au premier trimestre 2024.

Contrairement à son concurrent Xiaomi, Huawei n’a pas lancé de voiture électrique sous sa propre marque, mais collabore avec des constructeurs automobiles étatiques qui sont chargés de produire ses voitures.

La voiture électrique Huawei repose sur un système unique, qui est bénéficiaire

Huawei collabore avec 4 constructeurs automobiles chinois : BAIC (Beijing Automotive Group), JAC (Anhui Jianghuai Automobile Group), Seres Group, et Chery. Chaque partenariat a conduit au lancement d’une marque de voitures différente.

La Stelato S9.

Huawei a même donné un nom à ce modèle inédit de partenariats : le « modèle Zhixuan ». Et c’est donc bien cette entité globale qui a réalisé des bénéfices au 1er trimestre.

Le groupe possède également deux autres activités dans l’automobile électrique : la livraison de pièces détachées, et la production de suites logicielles pour les voitures, qui se nomme Huawei Inside. Richard Yu a confirmé que ces activités étaient également devenues bénéficiaires, signe d’une réussite sur tous les tableaux pour l’entreprise.

D’après Richard Yu, les activités automobiles de Huawei seront bénéficiaires non seulement au premier trimestre, mais également sur toute l’année 2024.

Aito, Stelato, Luxeed : ces marques derrière lesquelles se cache Huawei

Le directeur de Huawei a souligné que c’était la marque Aito qui avait réalisé les meilleurs chiffres. Cette marque est issue de la collaboration entre Huawei et Seres. Elle est spécialisée dans les SUV électriques, et s’est faite remarquer grâce au succès de ses SUV Aito M5, Aito M7 et Aito M9.

Des SUV électriques Aito M9.

Une autre marque du groupe Huawei a fait forte impression avec son premier modèle, qu’elle a dévoilé au salon automobile de Pékin en avril dernier. Il s’agit de Stelato, issue du partenariat entre Huawei et BAIC. Cette marque s’adresse quant à elle au marché des berlines premium, et sa première voiture, la Stelato S9, est en concurrence directe avec la Tesla Model 3 et la Xiaomi SU7, qui rencontrent un large succès.

Enfin, Huawei possède deux autres marques :

  • Luxeed, en partenariat avec le constructeur Chery, qui produit des berlines électriques de milieu de gamme. La Luxeed L7, son premier modèle, est d’ores et déjà disponible,
  • une autre marque qui n’a pas encore été annoncée, en partenariat avec JAC. Cette marque sera la plus haut de gamme, et sera dédiée au marché ultra premium.
Un détail de la Stelato S9.

Huawei et Xiaomi sur la voie du succès, Tesla menacé ?

Ces bons résultats de Huawei dans la voiture électrique sont d’excellent augure pour son grand concurrent, à savoir Xiaomi, qui mise tout sur sa berline électrique SU7. La voiture a déjà rencontré un succès phénoménal en Chine, avec 50000 exemplaires commandés en 27 minutes seulement.

Les deux géants du smartphone ont un avantage de taille sur les startups électriques concurrentes : ils bénéficient d’une énorme base de clientèle et de fans, ce leur permet de rencontrer un impact médiatique retentissant à chaque fois qu’ils dévoilent une nouvelle voiture. De plus, ils sont reconnus pour leur savoir-faire dans la technologie et l’interface utilisateur, des aspects essentiels des voitures électriques modernes.

Voilà qui inquiétera sans doute Tesla et les constructeurs occidentaux : la preuve est désormais faite que les constructeurs chinois peuvent produire des voitures électrique en masse, à bas prix, et en réalisant des bénéfices. Une question demeure cependant : quelle partie de ces bénéfices est due aux subventions du gouvernement chinois ? Dans son interview, Richard Yu a préféré ne pas aborder le sujet.

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