Bonus écologique 2024 : l’origine des batteries ne sera pas prise en compte

Bonus écologique batteries

Le gouvernement vient de présenter le nouveau bonus écologique qui entrera en vigueur en 2024. La principale nouveauté est que seules les voitures produites en Europe pourront en bénéficier. Mais un problème important persiste : l’origine des batteries ne sera pas prise en compte.

L’intention du gouvernement était louable : priver de bonus écologique les voitures produites à l’étranger, et notamment en Chine. Des voitures très populaires comme la MG.4, la Dacia Spring et la Tesla Model 3 vont ainsi perdre l’accès au bonus. Ce qui est logique, puisque le but est de limiter les émissions de CO2 liées à la fabrication des voitures et à leur transport : ces émissions sont plus élevées lorsque les voitures viennent de Chine.

Cependant, ce bonus écologique 2024 ne dit rien des batteries en elles-mêmes, ce qui constitue une faille monumentale. Ainsi, si une voiture est produite en Europe mais qu’elle est équipée d’une batterie chinoise, elle aura quand même accès au bonus !

L’origine des batteries est très importante pour le bilan carbone

Cela n’a rien d’un détail : la fabrication de la batterie constitue une part majeure des émissions de CO2 d’une voiture électrique lorsqu’on considère la totalité de son cycle de vie. Lorsque la voiure est utilisée dans des pays à l’électricité décarbonée, comme la France, la batterie peut représenter jusqu’à 50% des émissions.

Il est donc difficile de justifier que des voitures dont la batterie est fabriquée en Chine soient éligibles à ce nouveau bonus écologique : leur fabrication et leur transport émet beaucoup plus de CO2 que si elles étaient produites en Europe. Pourtant, de nombreux modèles contenant des batteries chinoises restent éligibles au bonus.

C’est par exemple le cas de la Peugeot e-208, qui est produite à Saragosse, en Espagne, mais est équipée de batteries CATL produites en Chine : elle conserve malgré tout son accès au bonus écologique. Même constat pour la Tesla Model Y, qui est produite à Berlin, mais avec des batteries de marque CATL ou BYD, toutes les deux fabriquées en Chine.

Le gouvernement veut protéger les constructeurs français

Cette décision du gouvernement est donc totalement illogique si son but est réellement de limiter les émissions de CO2. Mais elle n’est malheureusement pas surprenante. Les constructeurs français comme PSA ou Renault ont sous-investi dans la voiture électrique depuis des années, et se retrouvent très en retard par rapport à leurs concurrents comme Tesla, BYD ou même Volkswagen.

Contrairement à ces marques qui fabriquent une grande partie de leurs batteries elles-mêmes, ils se retrouvent complètement dépendants des fabriquants chinois de batteries. Les exclure du bonus écologique aurait donc de facto signé l’arrêt de mort de la voiture électrique française.

Espérons cependant que le prochain bonus écologique corrigera ce problème de prise en compte de l’origine des batteries : il n’est pas acceptable de sacrifier les émissions de CO2 pour compenser les erreurs passées des constructeurs français.

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