Alors que la guerre fait rage entre les principaux acteurs de la voiture autonome, Waymo affiche une confiance insolente. La filiale de Google annonce qu’elle va étendre sa zone de couverture en Californie : elle va déployer ses taxis autonomes dans de nouvelles zones de San Francisco et Los Angeles.
Waymo a annoncé cette nouvelle phase de sa croissance en envoyant un email à tous ses utilisateurs, et en publiant un article sur son blog. Dès cette semaine, l’entreprise va permettre à ses robotaxis d’opérer des courses payantes dans de nouvelles zones.
À San Francisco, les taxis couvrent maintenant les villes de Daly City, Colma et Broadmoor, situées au sud de la métropole. Cela permettra à de nombreuses personnes résidant dans ces zones de se rendre au travail en robotaxi, ou bien de rejoindre les lignes de métro qui les relient à San Francisco.
Du côté de Los Angeles, Waymo s’étend à présent dans des quartiers prisés comme Marina Del Rey, Mar Vista, et même la plus grande partie de Hollywood, où résident de nombreuses stars.
Waymo précise que depuis qu’elle a débuté ses opérations à Los Angeles, plus de 150 000 personnes se sont inscrites sur liste d’attente pour pouvoir profiter de ses taxis autonomes.
Waymo veut s’étendre sans sacrifier la sécurité
Cette nouvelle étape de la croissance de Waymo prouve que l’entreprise entend poursuivre la stratégie qu’elle a mise en place depuis quelques années. Celle-ci est simple : augmenter petit à petit la zone de couverture des taxis autonomes, tout en maintenant un niveau d’exigence extrêmement élevé en termes de sécurité pour éviter tout incident.
Cette stratégie semble payer : Waymo réalise à présent plus de 50 000 courses payantes par semaine en taxi sans conducteur. Depuis que ces courses sont ouvertes au grand public, les utilisateurs ont effectué plus de 2 millions de trajets 100% autonomes.
Et le plus impressionnant est peut-être le taux de satisfaction global des utilisateurs : à Los Angeles, la moyenne des notes est à 4,7 sur 5, ce qui est remarquable pour des véhicules sans chauffeur.
Tout cela suffira-t-il pour faire de Waymo le leader incontesté de la voiture autonome ? Rien n’est moins sûr, car il reste une grande inconnue : la rentabilité.
Les prix de Waymo, trop bas pour être rentables ?
Waymo propose ses courses à des prix proches de ceux d’Uber, soit entre 10 et 20 euros pour une course standard en ville, en fonction de la distance parcourue. Même si ces prix sont attractifs pour les utilisateurs, ils sont loin de permettre à l’entreprise d’être rentable, car les robotaxis sont extrêmement onéreux à mettre en œuvre.
En Chine, Baidu, l’un des principaux concurrents de Waymo, a des objectifs bien différents : il vise la rentabilité dès l’année prochaine avec ses robotaxis Apollo Go. Quitte à proposer un service de moins bonne qualité : d’après de nombreux habitants, les voitures autonomes de Baidu seraient dangereuses et conduiraient trop lentement.
Tesla, quant à elle, est beaucoup plus ambitieuse sur la couverture de ses robotaxis : contrairement à Waymo et Baidu, ses voitures autonomes peuvent opérer sans aucune limite géographique. Mais cela a bien sûr un prix : les taux de déconnexion du système de conduite autonome FSD seraient catastrophiques, même si Tesla ne publie pas de statistiques officielles.
Pendant ce temps, Waymo continue lentement mais sûrement à s’étendre : peut-être est-ce la solution la plus prudente et la plus rentable à long terme.
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