En pleine grève, Volkswagen envisage de délocaliser la production de l’ID.Buzz

7 décembre 2024 - 18h41 -

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Volkswagen est-elle réellement à l’écoute de ses salariés ? La grève fait rage dans l’entreprise et plus de 100 000 employés ont cessé le travail la semaine dernière. Malgré cela, le groupe allemand envisage la délocalisation en Pologne de la production de son van électrique ID.Buzz, d’après un journal allemand.

L’information a d’abord été révélée dans un article du Hannoversche Allgemeine : d’après une source, la direction de Volkswagen prévoit de cesser de fabriquer l’ID.Buzz à Hanovre, comme c’est le cas actuellement. La production serait transférée à Poznan, en Pologne, un pays connu pour le coût plus abordable de sa main-d’oeuvre.

Volkswagen aurait révélé ses intentions lors d’une réunion de travail, puis aurait indirectement confirmé l’information à d’autres employés par la suite. L’agence de presse allemande dpa a ensuite interrogé le groupe à ce sujet. Un porte-parole a alors expliqué que plusieurs scénarios étaient actuellement envisagés, mais que rien n’était encore décidé. Il n’a cependant pas démenti explicitement une délocalisation.

Si le transfert de la production est confirmé, cela pourrait mettre en péril l’existence même de l’usine VWCV (Volkswagen Commercial Vehicles) de Hanovre dédiée aux véhicules commerciaux. La marque n’y produit que deux modèles : le T7 Multivan et l’ID.Buzz. Or, les ventes de ces deux modèles sont inférieurs aux attentes.

Volkswagen délocalise l’ID.Buzz car c’est un échec commercial

Le Volkswagen ID.Buzz, qui devait incarner une version moderne et écolo du van combi typique des années 70, n’a pas rencontré le succès escompté. Il était prévu initialement que l’ID.Buzz se vende à 130 000 exemplaires par an, mais seuls 15 000 ont été livrés au premier semestre 2024, c’est dire l’étendue des dégâts !

La faut à un prix trop élevé pour une autonomie de seulement 420 à 469 kilomètres, peu adaptée à des voyages au long cours en van. Ce ticket d’entrée trop élevé a repoussé la clientèle cible historique du combi, à savoir des jeunes au moyens limités.

L’usine de Hanovre pourrait donc faire partie des 3 usines que Volkswagen envisage de fermer dans le cadre de son plan d’économies, qu’elle a récemment annoncé pour redresser ses finances. C’est l’annonce de ces fermetures qui avait déclenché la grève monstre qui a eu lieu cette semaine.

Et ce n’est pas fini : les salariés prévoient une nouvelle grève ce lundi 9 décembre. Elle sera deux fois plus longue que celle de la semaine dernière. Le syndicat majoritaire IG Metal ne semble pas prêt à signer un accord avec la direction, et ce n’est pas l’annonce d’une délocalisation qui va aider à le convaincre.

Article rédigé par Raphaël Vialatte

Publié le 7 décembre 2024 à 18h41

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