BYD nie en bloc les accusations d’esclavage moderne au Brésil

28 décembre 2024 - 17h37 -

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L’affaire a fait grand bruit cette semaine : la construction de la nouvelle usine de BYD au Brésil a été partiellement mise à l’arrêt, car le groupe est accusé d’esclavage moderne. Jinjiang Group, le sous-traitant du géant chinois responsable du scandale, a pris la parole, et nie les accusations en bloc. BYD le soutient.

Les autorités brésiliennes du travail avaient annoncé mercredi avoir découvert 163 ressortissants chinois travaillant dans des «conditions proches de l’esclavage» sur le chantier de la nouvelle usine BYD à Camaçari, dans l’état de Bahia. BYD avait alors déclaré avoir coupé les ponts avec Jinjiang Group, qui avait embauché les travailleurs.

Dans un message posté sur son compte Weibo, Jinjiang Group n’a pas hésité à exprimer haut et fort son point de vue : d’après l’entreprise, ces accusations seraient mensongères.

« Le fait d’être injustement qualifiés d’« esclaves » a donné à nos employés le sentiment que leur dignité avait été insultée et leurs droits humains violés, portant gravement atteinte à la dignité du peuple chinois. Nous avons signé une lettre commune pour exprimer nos véritables sentiments », a écrit le groupe.

Le message a été reposté par Li Yunfei, le directeur des relations publiques de BYD, sur son propre compte Weibo, pour apporter son soutien à son sous-traitant.

« Nous avons vu comment les forces étrangères ont associé de manière malveillante et délibérément diffamé les marques chinoises, la Chine, et même tenté de saper l’amitié sino-brésilienne. », a-t-il ajouté.

Même le ministère chinois des Affaires étrangères s’est mêlé de l’affaire : Mao Ning, son porte-parole, a déclaré mercredi que l’ambassade de Chine au Brésil communiquait avec ses homologues brésiliens pour gérer la situation.

Le sous-traitant de BYD justifie les accusations d’esclavage par un « malentendu »

Pour se justifier et faire face aux accusations, Jinjiang Group a a expliqué que des problèmes de traduction et des différences culturelles avaient conduit à un malentendu. Le groupe précise que les questions des inspecteurs brésiliens qui ont découvert ces employés victimes d’esclavage moderne avaient été « suggestives ».

Jinjiang Group a également répondu à la principale accusation des enquêteurs brésiliens, selon laquelle les employés victimes de travail forcé se seraient vu confisquer leur passeport. Mais d’après le sous-traitant de BYD, les passeports ont seulement été collectés pour aider les employés à obtenir une carte d’identité temporaire au Brésil.

L’entreprise a également publié une vidéo montrant un groupe de travailleurs chinois lisant une lettre qu’ils auraient signée conjointement, d’après Jinjiang Group. Cette vidéo semble authentique, mais rien ne prouve que ces travailleurs ne l’ont pas enregistrée sous la contrainte.

« Nous sommes très heureux de venir travailler à Camaçari », déclare un employé Chinois non identifié dans la vidéo.

« Nous avons respecté les lois et les réglementations, en travaillant dur pendant cette période avec l’espoir que la construction du plus grand projet de véhicule à énergie nouvelle au Brésil puisse être achevée le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.

La nouvelle usine de BYD au Brésil doit devenir la plus grande usine de la marque hors de Chine. La production doit démarrer début 2025, avec une capacité annuelle de 150 000 véhicules.

Article rédigé par Raphaël Vialatte

Publié le 28 décembre 2024 à 17h37

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