
Le timing ne doit rien au hasard. Il y a une semaine, Waymo, la filiale de Google, annonçait l’arrivée de ses voitures autonomes à Londres. Et aujourd’hui, le chinois Baidu annonce qu’il va déployer ses robotaxis Apollo Go en Suisse. La guerre est officiellement lancée : les deux entreprises entendre bien se battre pour obtenir l’hégémonie en Europe dans le domaine de la voiture autonome.
Apollo Go n’a rien d’une entreprise débutante. Elle est déjà leader en Chine, et est considérée comme le numéro 2 mondial de la conduite autonome, juste derrière Waymo. L’entreprise appartenant au géant de l’intelligence artificielle Baidu opère actuellement plus de 800 véhicules dans 16 villes, dont Wuhan, Pékin et Shanghai. Rien qu’au deuxième trimestre 2025, elle a effectué plus de 2,2 millions de courses en robotaxi sans conducteur au volant.
La Suisse, le pays idéal pour les voitures autonomes Apollo Go
Baidu n’a pas non plus choisi la Suisse par hasard. Le pays est réputé pour sa sécurité, la qualité de son infrastructure routière, et la discipline de ses conducteurs. Il présente donc les conditions idéales pour lancer un service de voitures autonomes sur les routes européennes, qui sont plus difficiles à appréhender que les vastes avenues américaines ou chinoises.

Pour son lancement en Suisse, Apollo Go a annoncé un partenariat avec PostBus, un opérateur de transports publics appartenant à la poste suisse. Le service de taxis autonomes sera baptisé « AmiGo ».
Les essais débuteront en Suisse dès le mois de décembre, avec un conducteur de sécurité. Puis, aux alentours de mi-2026, les véhicules commenceront à rouler sans conducteur à bord. Enfin, si tout se passe bien, des courses en taxi autonome seront proposées au grand public à partir de 2027.
Apollo Go utilisera pour cela des véhicules RT6 de sa fabrication, construits spécialement pour la conduite autonome. Ils ont la particularité d’avoir un volant amovible : dès que le conducteur ne sera plus nécessaire, l’entreprise prévoit de démonter le volant pour offrir plus de place dans l’habitacle.
Notons que les voitures autonomes d’Apollo Go n’arriveront pas qu’en Suisse : en effet, l’entreprise a aussi annoncé un lancement au Royaume-Uni et en Allemagne, en partenariat avec l’opérateur de VTC Lyft. Mais ce partenariat ne débutera qu’en 2026.
Waymo Vs Apollo Go : qui sera le vainqueur ?
Cette bataille qui s’annonce en Europe entre Apollo Go et Waymo sera décisive. En effet, en raison de la complexité des routes et de la circulation sur le vieux continent, la plupart des observateurs jugent que le résultat sera critique pour savoir si les voitures autonomes ont réellement vocation à envahir le monde.

Si l’une des deux entreprises réussit son pari, elle aura prouvé que ses robotaxis peuvent s’adapter à la plupart des pays, ce qui lui ouvrira la voie à un développement rapide. De là à imaginer que les voitures autonomes remplacent les voitures individuelles, il n’y a qu’un pas.
Waymo a pour l’instant l’avantage : la filiale de Google opère actuellement plus de 250 000 courses autonomes par semaine aux Etats-Unis, soit près de deux fois plus qu’Apollo Go. De plus, son bilan sécuritaire est excellent, alors que le bilan d’Apollo Go en Chine reste largement méconnu.
De plus, la France est considérée comme un pays très difficile pour les voitures autonomes : routes étroites, circulation dense, conditions de sécurité parfois dégradées… Il faudra donc attendre encore un peu avant de commander votre premier taxi autonome près de chez vous.

Commentaires